Le Hamas a commencé à libérer les otages israéliens retenus depuis deux ans.

Le Hamas a remis lundi matin à la Croix-Rouge sept otages israéliens sur les 20 toujours en vie retenus à Gaza, qu'il doit libérer en échange de prisonniers palestiniens, à quelques heures d'un sommet de la paix en Egypte en présence de Donald Trump.

À l'annonce de ces premières libérations, attendues depuis deux ans par le pays tout entier, des milliers de personnes massées sur la place des Otages à Tel-Aviv ont exulté.

"On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent... Mais c'est une belle journée, celle qu'on attend depuis deux ans", a témoigné à l'AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.

La branche armée du Hamas avait publié peu avant une liste comprenant les 20 noms des otages vivants qu'il s'apprêtait à libérer dans la journée.

Les sept otages libérés, au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Remis au Comité International de la Croix-Rouge, ils devaient, selon l'armée israélienne, être remis à des soldats et à des membres du Shin Bet, le service de sécurité intérieure "à l'intérieur de la bande de Gaza", avant de regagner Israël.

Des otages israéliens non encore libérés ont également passé des appels vidéo avec leurs familles.

Libération d'otages israéliens et de détenus palestiniens

Première étape du plan présenté par le président américain pour faire taire les armes, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s'accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des "raisons de sécurité" - dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.

Les autorités israéliennes anticipent toutefois que tous les otages morts ne seront pas restitués lundi. Auquel cas, un "organisme international, convenu dans le cadre de ce plan, aidera à localiser les otages (morts) s'ils ne sont pas retrouvés et libérés" lundi, selon Mme Bedrosian.

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Rassemblement pour la libération des otages du Hamas à Tel-Aviv, en Israël, le 11 octobre 2025 / © AFP

Donald Trump est attendu en Israël ce lundi. Son avion s'est posé à l'aéroport de Tel-Aviv peu avant 8h50. Après un échange avec M. Netanyahu, il s'exprimera devant le Parlement et rencontrera des proches d'otages. "La guerre est terminée. D'accord? Vous comprenez ça?", a déclaré le président américain aux journalistes en quittant les Etats-Unis.

De son côté, M. Netanyahu a estimé qu'Israël avait remporté "d'immenses victoires, des victoires qui ont stupéfié le monde entier". "Je dois vous dire que la lutte n'est pas terminée", a-t-il toutefois ajouté dans une allocution télévisée.

Sommet pour la paix

Après son court séjour en Israël, M. Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un "sommet pour la paix" à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

La gouvernance de la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre, en sera l'un des enjeux.

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Un panneau annonce le sommet de la paix du 13 octobre 2025 à Charm el-Cheikh, en Egypte / © AFP

Les pays médiateurs de l'accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront "les Etats-Unis, l'Egypte, le Qatar et probablement la Turquie".

Aucun responsable israélien ne fera le voyage, pas plus que le Hamas. L'Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.

Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l'armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance de la bande de Gaza où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.

Selon le plan américain, le gouvernement serait confié à "un comité palestinien technocratique et apolitique" placé "sous la supervision et le contrôle d'un nouvel organe international de transition" dirigé par M. Trump.

Baisse des prix

Sur le terrain à Gaza, des journalistes de l'AFP ont vu dimanche des Gazaouis se rendre sur les marchés où le prix des denrées a baissé, le cessez-le-feu promettant un assouplissement du blocus imposé par Israël.

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Des Palestiniens se précipitent sur un camion d'aide humanitaire à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 octobre 2025 / © AFP

Des camions chargés d'aide sont entrés par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d'Israël. D'autres camions attendaient depuis le petit matin à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l'Egypte.

Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d'habitants.

"Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l'aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens" a déclaré à l'AFP Mohammed Za'rab, un jeune homme devant des cartons au sol le long d'une route.

Rappel des faits

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés.

Depuis lors, plus de 67.806 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne israélienne de représailles militaires, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Des chiffres jugés fiables par l'ONU.