Bruxelles veut sévir contre les thérapies de conversion des personnes LGBT+ à défaut de pouvoir les interdire, a annoncé mardi la commissaire européenne Hadja Lahbib à l'AFP.

Dans une pétition mi-mai, plus d'un million d'Européens avaient exhorté la Commission à bannir ces pratiques qui prétendent à tort pouvoir modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne.

"On ne peut pas faire ça parce qu'on marche sur les compétences des États membres", a répondu la commissaire européenne, chargée des questions d'égalité.

La responsable, qui doit dévoiler mercredi un plan contre les discriminations des personnes LGBT, a toutefois promis de lancer une collecte de données à l'échelle des 27 pays de l'UE pour combattre ces pratiques.

"On va rassembler toutes les données que nous avons sur ces pratiques qui sont souvent maquillées sous des pratiques d'aide psychologique", explique-t-elle.

Quelle est la situation au Luxembourg ?

Au Luxembourg, ces thérapies de conversion très controversées sont encore autorisées, malgré l'intention des autorités de les interdire, comme c'était le cas dans les deux derniers plans d'action LGBTIQ+ présentés par le ministère de l'Égalité des genres et de la Diversité. Le dernier, publié en août, avait été critiqué par les associations LGBTIQ+ du pays.

Laurent Boquet, trésorier auprès de Rosa Lëtzebuerg, souligne qu'il s'agit d'une revendication de longue date de l'association nationale LGBTIQ+ qui défend les intérêts et les droits de la communauté locale depuis sa création. "Ces thérapies vont clairement à l'encontre des valeurs humaines défendues par les autorités et nous risquons notamment, en autorisant ces pratiques, d'attirer des cabinets qui pourraient proposer ces services au Luxembourg à des personnes issues de pays où ils sont interdits", explique le responsable contacté par RTL Infos.

Il assure cependant qu'aucune thérapie de la sorte n'a été signalée jusqu'à présent au Luxembourg.

Les thérapies de conversion, qui assimilent par exemple l'homosexualité à une maladie, peuvent prendre la forme de séances d'exorcisme, de stages ou encore d'électrochocs.

"Il faut évidemment que l'ensemble des 27 les bannissent", a déclaré Hadja Lahbib durant cet entretien.
La commissaire européenne a également alerté sur "le vent de régression qui souffle depuis l'autre côté de l'Atlantique" et qui "contamine" certains pays d'Europe de l'Est, en évoquant les tentatives répétées d’interdire les marches des fiertés en Hongrie.

Afin de protéger les personnes LGBT+ des discriminations, l'Union européenne veut également se doter d'une proposition pour combattre la haine en ligne. Ses contours restent à préciser.