La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé dans un discours ce mercredi que les 27 ne laisseront pas une puissance étrangère s'immiscer sur son territoire.

L'Europe doit "se battre pour sa place" au milieu d'un monde "hostile"et d'une "tempête" géopolitique qui va durer, a martelé mercredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen devant les eurodéputés, affichant son soutien à la Pologne après l'interception de drones russes.

Attendue au tournant sur l'accord commercial scellé avec Donald Trump fin juillet, la cheffe de l'exécutif européen s'est d'abord attardée sur la nécessité de changements profonds face à un "nouvel ordre mondial", dans un discours d'une heure et demie à Strasbourg consacré à ses priorités politiques.

La dirigeante a fustigé une "violation dangereuse" et sans précédent de l'espace aérien polonais par la Russie, qui a tiré dans la nuit une nouvelle salve massive de plus de 450 drones et missiles contre l'Ukraine. Selon le Premier ministre polonais Donald Tusk, 19 drones ont violé l'espace aérien de la Pologne, membre de l'Otan, dont trois ont été abattus, notamment avec le concours d'avions de chasse furtifs F-35 néerlandais.."L'Europe défendra chaque centimètre carré de son territoire", a-t-elle lancé.

Optant pour un ton résolument offensif, Ursula von der Leyen a appelé le Vieux continent à muscler encore son effort de défense, afin de se doter "de moyens stratégiques indépendants".

Au Luxembourg, cet effort de défense se caractérise par une hausse du budget alloué à la Défense. Le pays participe notamment à des opérations de l'OTAN, dont la dernière a pour but d'acheter des armes pour l'Ukraine. Le Grand-Duché souhaite surtout faire valoir ses compétences en matière de communication et d'infrastructures satellitaires.

Au sujet du soutien à l'Ukraine, elle a indiqué que l'UE allait utiliser les intérêts des avoirs russes gelés pour accorder un nouveau "prêt de réparation" à Kiev, mais sans toucher directement à ces actifs eux-mêmes.

Elle a également promis prochainement un sommet "pour le retour des enfants ukrainiens" enlevés par la Russie.

L'UE prépare un 19e paquet de sanctions contre Moscou, qui pourrait aussi cibler certains pays achetant des hydrocarbures russes.