Donald Trump a signé vendredi un décret visant à rebaptiser le ministère américain de la Défense en "ministère de la Guerre".

Le président américain a laissé entendre qu'il pouvait se passer d'un vote du Congrès pour procéder à ce changement d'appellation.

"Les mots comptent", a dit le chef du Pentagone Pete Hegseth, présent aux côtés de Donald Trump dans le Bureau ovale, assurant que cette nouvelle appellation devait permettre de "restaurer une éthique guerrière".

Formellement, il s'agit pour l'instant d'une appellation "supplémentaire", selon un document distribué dès jeudi par la Maison Blanche.

Un haut responsable du ministère a indiqué que le coût de cette opération, potentiellement très dispendieuse, deviendrait "plus clair" au fur et à mesure de sa mise en place.

Peu après la signature du décret présidentiel, les mots "ministère de la Défense" ont été immédiatement retirés d'un mur dans le Pentagone, devant des caméras de télévision. Le site du ministère a été renommé et Pete Hegseth se présente désormais comme "ministre de la Guerre" sur X.

"Nous allons soumettre (ce changement de nom) au Congrès", a prévenu Donald Trump. "Je ne sais pas (si les parlementaires voteront en ma faveur, ndlr), nous verrons bien, mais je ne suis pas sûre qu'ils aient besoin de le faire".

"Trop défensif"

Ce n'est pas la première fois que le républicain de 79 ans impose ses idées sans passer par la case législative.

Son second mandat est marqué par une volonté assumée d'étendre le pouvoir présidentiel, à coups de décrets et de décisions empiétant sur les prérogatives du Congrès. Il a signé vendredi son 200e décret depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.

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Le président américain Donald Trump lève le poing avant de monter à bord d'Air Force One, le 1er août 2025 à Base Andrews, dans le Maryland / © AFP/Archives

Le président des Etats-Unis avait déjà fait part de ce projet qui restaurerait une appellation ayant existé de 1789 à 1947. "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", avait-il déclaré.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a mobilisé l'armée pour imposer une image de puissance spectaculaire et combler son appétit de fastes militaires.

Il a organisé un rare défilé le jour de son anniversaire, déployé la Garde nationale dans des villes dirigées par ses opposants, et ordonné une frappe exceptionnelle sur un bateau dans les Caraïbes dans le cadre de la lutte affichée contre le narcotrafic.

Les démocrates dénoncent régulièrement ce recours aux militaires, révélateur selon eux d'une dérive autoritaire.

Contre le "politiquement correct"

Le président américain avait eu pendant son premier mandat une relation plutôt contrariée avec l'armée.

Son ancien chef d'état-major, le général Marc Milley, l'a qualifié d'"aspirant dictateur".

Des articles de presse avaient également attribué à Donald Trump des propos méprisants pour des militaires américains morts au combat.

Cette fois, le dirigeant républicain a remanié l'état-major américain pour s'entourer de hauts gradés choisis par ses soins, et a nommé en la personne de Pete Hegseth un ministre à la loyauté farouche.

Le chef du Pentagone, adepte d'un discours viriliste et d'opérations de communication musculeuses, a dit vendredi que l'objectif de l'armée américaine était d'atteindre "une létalité maximale, pas une létalité tiède".

Il a dit vouloir aller à l'encontre du "politiquement correct".