Israël a effectué un bombardement d'une tour d'immeuble en plein ville à Gaza, près d'un camp de réfugiés.
L'armée israélienne a frappé vendredi une tour d'immeuble dans la ville de Gaza qu'Israël dit vouloir conquérir, au 700ème jour de la guerre dévastatrice dans le territoire palestinien avec le mouvement islamiste Hamas.
À Gaza-ville, l'armée israélienne a bombardé une tour d'immeuble, située dans le centre, qui s'est écroulée comme un château de cartes. L'armée a indiqué avoir averti préalablement la population de la frappe "afin de limiter les dommages causés aux civils".

Frappe israélienne sur la tour Mushtaha, utilisée selon l'armée israélienne par le Hamas, dans la ville de Gaza, le 5 septembre 2025 / © AFP
"Mon mari m'a dit qu'il avait vu les habitants de la tour Mushtaha jeter leurs affaires depuis les étages supérieurs pour les emporter et fuir avant le bombardement. Moins d'une demi-heure après les ordres d'évacuation, la tour a été bombardée", a dit à l'AFP Arej Ahmed, 50 ans, déplacée du nord-ouest de la ville de Gaza vers une tente dans le sud-ouest.
L'armée a indiqué dans un communiqué que le Hamas avait installé dans la tour "des infrastructures utilisées pour préparer et mener des attaques" contre l'armée israélienne.

Des enfants palestiniens affluent à une distribution d'eau à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 / © AFP
"Dans les jours qui viennent, l'armée effectuera des frappes précises et ciblées contre des infrastructures terroristes", a-t-elle encore indiqué, précisant que les tours d'immeubles seraient en particulier ciblées.
"Le verrou des portes de l'enfer à Gaza a sauté", a déclaré auparavant le ministre de la Défense Israël Katz dans un communiqué.
"Les nouvelles selon lesquelles Israël commence à bombarder des tours (...) sont terrifiantes. Tout le monde a peur", a déclaré Ahmed Abou Woutfa, 45 ans, qui vit au cinquième étage d'un immeuble, dans l'ouest de la ville de Gaza. "Mes enfants sont terrifiés", ajoute-t-il.
L'armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de Gaza-ville, dit vouloir s'emparer de cette agglomération qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.
Selon un haut responsable militaire israélien, "un million" de personnes pourraient quitter Gaza-ville dans le nord en direction du sud du territoire.
Les frappes de l'aviation israélienne contre des immeubles et des tentes de personnes déplacées ont fait 19 morts vendredi dans plusieurs quartiers de la ville et de sa périphérie, a indiqué la Défense civile dans un communiqué transmis à l'AFP. Dix autres personnes ont péri ailleurs dans le territoire, a ajouté cette organisation de premiers secours qui opère sous l'autorité du Hamas.
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de commenter les informations sur ces frappes.

Une installation enjoignant au président américain Donal Trump de faire pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour la libération des otages à Gaza, mise en place au 700e jour de leur détention, le 5 septembre 2025 / © AFP
Près de deux ans après le début des hostilités, déclenchées par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, des proches d'otages enlevés ce jour-là manifestent de nouveau vendredi pour réclamer leur libération, et d'autres rassemblements sont prévus dans le pays.
Le Hamas a diffusé dans le même temps une vidéo dans laquelle figurent deux d'entre eux, l'un demandant au Premier ministre Benjamin Netanyahu d'obtenir sa libération.