Manuel Maria Trindade, un forcado portugais de 22 ans, est décédé samedi à l'hôpital São José de Lisbonne, où il avait été admis après avoir été violemment encorné par un taureau de 695 kilos et projeté contre les planches des tribunes.

Par ailleurs, le site spécialisé dans la tauromachie au Portugal, Touro e Ouro, a annoncé qu'un spectateur, un médecin orthopédiste de 73 ans originaire de la région d'Aveiro, était décédé lors de la même corrida après s'être senti mal en assistant à ce tragique incident.

Selon le site, Manuel Trindade n'a pas survécu aux blessures et aux lésions cérébrales subies à la Praça de Touros do Campo Pequeno. Il était en arrêt cardiorespiratoire depuis son admission à l'hôpital.

En assistant à cette prise, un spectateur s'est senti mal et a été pris en charge par les secouristes et le service de sécurité du Campo Pequeno, mais il est finalement décédé à l'hôpital de Santa Maria, victime d'un anévrisme de l'aorte.

Sur les réseaux sociaux, la mort de Manuel Trindade a été déplorée par plusieurs personnes et groupes liés à la tauromachie. Francisco Figueira, député du Parlement pour le PSD et chef de file des sociaux-démocrates à Évora, se souvient d'un "courageux forcado et ami de tous".

La dirigeante du PAN (Personnes, Animaux, Nature), tout en déplorant la mort du jeune homme, a relancé le débat sur la fin des activités taurines. "On ne comprend pas comment, en plein XXIe siècle, on peut autoriser et continuer à financer une barbarie telle que les corridas. C'est plus qu'une anomalie civilisationnelle, c'est une aberration qui doit cesser, sinon nous finirons par banaliser la vie humaine, comme nous l'avons fait avec la souffrance animale", a écrit Inês de Sousa Real sur Facebook.

Lettre ouverte sanglante de la maman de la victime

Alzira Trindade, mère de Manuel Maria Trindade, le jeune forcado des Amateurs de São Manços (Évora) décédé samedi dernier, a écrit une lettre ouverte en réaction aux commentaires apparus sur les réseaux sociaux après la mort de son fils.

Dans ce message adressé au parti PAN et à ses partisans, la mère remercie de manière critique les "applaudissements, rires et réjouissances" qui, selon elle, ont suivi la mort du forcado. "Le connaissiez-vous pour vous réjouir de sa mort ? Saviez-vous qu'il aimait les animaux ? Eh bien OUI !", a-t-elle écrit, soulignant que son fils avait toujours vécu avec des chiens à la maison et que ceux-ci faisaient partie de la famille.

Alzira Trindade rappelle également que le groupe de forcados auquel appartenait son fils "n'a jamais fait de mal à un taureau", traitant l'animal "avec art". En réponse à certaines phrases critiques, elle déclare: "De votre point de vue, mon fils n'est pas un animal. Mais il l'est ! Un animal rationnel !"

Dans sa lettre, la mère de Manuel Trindade compare la tauromachie à d'autres sports à risque, tels que la Formule 1, la boxe ou le ski, et s'interroge sur la différence de perception sociale à l'égard de ces pratiques. Dans l'un des moments les plus émouvants du texte, Alzira Trindade écrit alors qu'elle attend le corps de son fils, qui a fait don de ses organes. "Je suis ici, chez moi, à tuer le temps... à attendre... qu'on me remette le corps de mon 'garçon en or', oui, à attendre !!! parce que lui, cet animal, est devenu donneur d'organes (...) et a ainsi aidé 7 vies d'animaux rationnels".

La lettre se termine par un message direct aux détracteurs: "Regardez, réjouissez-vous, il continuera à vivre dans sept personnes pour vous déranger".