
Une manifestante tient une photo géante de l'otage israélo-américain Edan Alexander, au centre, le 15 mars 2025, lors d'une manifestation à Tel Aviv, en Israël / © AFP/Archives
Les Brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste Hamas, a annoncé lundi avoir libéré l'otage israélo-américain Edan Alexander qui était retenu dans la bande de Gaza depuis les attaques sanglantes du 7 octobre 2023.
"Les Brigades al-Qassam viennent de libérer le soldat sioniste et citoyen américain Edan Alexander, à la suite de contacts avec l'administration américaine, dans le cadre des efforts déployés par les médiateurs pour parvenir à un cessez-le-feu", a déclaré le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.
Une source proche du Hamas a déclaré à l'AFP qu'Eden Alexander avait été remis à la Croix-Rouge.
Cette annonce intervient à la veille du début de la tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, attendu de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d'un an et demi.
"Les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer le soldat sioniste de nationalité américaine, Edan Alexander (...) aujourd'hui", a indiqué leur porte-parole, Abou Obeida, dans un message sur Telegram.
Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d'une pause dans les combats pour cette occasion.
"À 09H30 (08H30 au Luxembourg), Israël a commencé à suspendre ses vols de reconnaissance, de drones et d'avions de combat, ainsi que ses opérations militaires, afin de créer un couloir sécurisé pour le transfert et la remise d'Edan", selon cette source.

Une photo diffusée par le Forum des familles d'otages montre une capture d'écran d'une vidéo publiée par le Hamas, le 12 avril 2025, montrant l'otage israélien Edan Alexander détenu dans la bande de Gaza / © Hostages and Missing Families Forum Headquarters/AFP
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait affirmé plus tôt que sa libération ne donnerait pas lieu à un cessez-le-feu, disant s'être engagé "uniquement à un couloir sécurisé permettant la libération d'Edan".
"Discussions directes" avec Washington
Edan Alexander, le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza, a été enlevé alors qu'il servait dans une unité d'élite dans le sud d'Israël, lors de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas.
Cette attaque a déclenché la guerre à Gaza, où Israël, jurant de détruire le Hamas, a lancé une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Des Israéliens manifestent à Tel-Aviv pour appeler leur gouvernement à obtenir la libération des otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza, le 10 mai 2025 / © AFP
Dans un communiqué dimanche, le Hamas s'est dit "prêt à entamer immédiatement des négociations intensives en vue de parvenir à un accord définitif sur l'arrêt de la guerre, l'échange (d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens), la gestion de Gaza par un organisme indépendant (...) en plus de la reconstruction et de la fin du siège".
Le Hamas a confirmé des contacts avec l'administration américaine, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des "discussions directes" avec les Etats-Unis.
"Les Etats-Unis ont informé Israël de l'intention du Hamas de libérer l'otage israélo-américain comme un geste envers les Américains, sans conditions", a indiqué le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.
Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, ont fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, menés par l'envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, après consultation avec Israël.
Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s'emparant de vastes régions du territoire palestinien.
Dix Palestiniens tués à Gaza
Son armée interdit depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.

Des enfants palestiniens font la queue pour obtenir un repas chaud lors d'une distribution assurée par une cuisine soldiaire au camp de réfugiés de Nousseriat, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 mai 2025 / © AFP/Archives
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens - dont 8 morts - en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve sont au point mort. Israël a annoncé le 5 mai un plan de "conquête" de Gaza prévoyant un déplacement interne de sa population.
Lundi, la Défense civile palestinienne a fait état d'"au moins" dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe aérienne israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Une jeune fille palestinienne au milieu des décombres à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 10 mai 2025 / © AFP
Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.829 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.