Le Premier ministre slovaque Robert Fico a été blessé par balle et hospitalisé après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie. Touché par plusieurs balles, il est entre la vie et la mort.
Robert Fico, âgé de 59 ans, devait subir une "intervention urgente" après avoir été acheminé par hélicoptère à Banska Bystrica, une ville du centre de la Slovaquie, a précisé le gouvernement dans un communiqué. Selon sa page officielle Facebook, M. Fico a été touché par balle "plusieurs fois".
"La police a arrêté l'assaillant et donnera davantage d'informations le plus vite possible", a en outre annoncé dans un communiqué la présidente sortante de la Slovaquie, Zuzana Caputova, qualifiant l'agression de son opposant politique d'"attaque contre la démocratie".

Les agents de sécurité appréhendent le tireur présumé. / © RTVS / AFP
La télévision slovaque a diffusé des images d'un homme en jeans menotté au sol.
L'attaque est intervenue après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie, selon le journal Dennik N, dont un reporter a entendu plusieurs coups de feu et vu le chef de gouvernement emmené précipitamment dans une voiture par des gardes du corps.
"Aujourd'hui, après une réunion gouvernementale à Handlova, il y a eu une tentative d'assassinat sur le Premier ministre", a confirmé le gouvernement.
M. Fico avait tout d'abord été transporté à l'hôpital de Handlova, dans "l'unité de chirurgie vasculaire", a indiqué à l'AFP la directrice de l'établissement, Marta Eckhardtova, qui n'a pas donné de précisions sur la nature de ses blessures.
Un ex-communiste pro-Poutine
Après être revenu au pouvoir comme Premier ministre en octobre dernier, Robert Fico a mis en doute la souveraineté de l'Ukraine et fait cesser toute aide militaire au pays.

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Cet ancien membre du parti communiste, qui a fondé sa propre formation et rejette les étiquettes de "populiste" et de "démagogue", s'est opposé aux sanctions contre la Russie.
En avril, il a néanmoins opéré un changement de ton face à la guerre en Ukraine, prônant une solution pacifique qui respecte "l'intégrité territoriale" de ce pays.
Son allié au gouvernement, Peter Pellegrini, a remporté le mois dernier la présidentielle devançant largement un diplomate pro-européen, en faisant de la guerre en Ukraine un élément clés de la campagne dans ce pays de 5,4 millions d'habitants membre de l'Union européenne et de l'Otan.
Sa coalition gouvernementale a notamment adopté un projet de loi controversé sur la radio et la télévision publiques RTVS que le pouvoir en place accuse de manquer d'objectivité
Attaque "brutale et irresponsable"
Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, est profondément choqué et souligne dans une déclaration sur X qu'une telle violence n'a pas sa place dans notre société démocratique. Il souhaite au Premier ministre un rétablissement rapide et ses pensées sont avec lui et sa famille.
La présidente slovaque Zuzana Caputova a condamné l'attaque "brutale et irresponsable" à l'arme à feu contre le Premier ministre Robert Fico, à la suite d'informations faisant état de sa blessure par balle.
"Je suis choquée. Je souhaite à Robert Fico beaucoup de force dans ce moment critique pour se remettre de cette attaque", a affirmé la présidente sortante dans un communiqué.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a condamné mercredi "l'attaque ignoble" contre le Premier ministre slovaque Robert Fico, à la suite d'informations faisant état de sa blessure par balle.
"Je condamne fermement l'attaque ignoble contre le Premier ministre Robert Fico. De tels actes de violence n'ont pas leur place dans notre société et sapent la démocratie, notre bien commun le plus précieux. Mes pensées vont vers le Premier ministre Fico et sa famille", a écrit sur X la responsable allemande.
En Hongrie, frontalière avec la Slovaquie, le Premier ministre Viktor Orban s'est dit "profondément choqué par l'attentat odieux perpétré contre mon ami, le Premier ministre Robert Fico".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé l'attaque "épouvantable" contre le Premier ministre slovaque. Et le président russe Vladimir Poutine a parlé d'un "crime odieux", en décrivant Robert Fico "comme un homme courageux et déterminé".
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est pour sa part dit "bouleversé par le lâche attentat" car "la violence ne peut avoir sa place dans la politique européenne".