Ce sont les mots prononcés par le Premier ministre Luc Frieden dimanche matin dans le cadre de la Journée de commémoration nationale.

Ne jamais oublier ce qui s'est passé. Toujours défendre la liberté, le respect et les droits humains: tel était le message en cette journée de commémoration nationale.

80 ans après la libération de centaines de milliers de prisonniers des camps de concentration à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a révélé toute l'étendue de la cruauté du régime nazi. Mais aussi 80 ans après le soulagement, ici au Luxembourg, notamment avec le retour d'exil de la Grande-Duchesse Charlotte. En ce jour de commémoration, son arrière-petit-fils, le Grand-Duc Guillaume, a ranimé, pour la première fois en tant que chef d'État, la flamme du souvenir au "Kanounenhiwwel", le monument national de la Solidarité luxembourgeoise. Et ce alors que la guerre a fait son retour en Europe et que le ton se durcit parmi la population. 
 
"Les droits de l'homme ne se limitent pas à des déclarations. Ils sont inscrits dans la Constitution. Il est important qu'ils y soient. Mais ils doivent être vécus au quotidien. Notre société doit accepter son pluralisme. Car c'est seulement ainsi qu'une société est riche. Là où chacun se distingue des autres, par ses idées, par ses convictions. Et oui, tous les membres de cette société doivent avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs", a déclaré Luc Frieden. 

 
Dimanche, le Luxembourg a rendu hommage à toutes les femmes et tous les hommes qui, par leur engagement personnel et leur solidarité collective, ont contribué à l'échec des plans des Nazis. Des résistants et des milliers de jeunes Luxembourgeois enrôlés de force par la Wehrmacht. Tout comme les concitoyens juifs dont la mémoire est honorée au "Kaddish", le monument à la mémoire des victimes de la Shoah, situé boulevard Roosevelt, où se dressait la première synagogue. Des hommes, des femmes, des enfants, qui tous portent un nom. Depuis plusieurs mois, un mur sur lequel sont inscrits leurs 1.250 noms, se dresse derrière ce monument. "Des Juifs du Luxembourg qui ne sont pas revenus", a souligné Luc Frieden.

Au mémorial de la Déportation, à la gare de Hollerich, les autorités ont rendu hommage au courage, mais aussi la souffrance, de près de 14.000 jeunes hommes et femmes enrôlés par les nazis au Reichsarbeitsdienst (service de travail du Reich), ou au ''Kriegshilfsdienst" (service d'aide de guerre). Parmi eux, il y avait Maisy Ginter-Bonichaus, envoyée dans un camp de Thuringe avec sept autres Luxembourgeoises. Âgée de 101 ans aujourd'hui, elle était présente à toutes les étapes de la commémoration dimanche, notamment au monument national de la Résistance et de la Déportation (Croix de Hinzert), érigé en 1946 au Cimetière Notre-Dame et commémorant 82 Luxembourgeois exécutés par les SS et enterrés dans ce cimetière.
 
La ministre de la Défense Yuriko Backes a fait le lien entre hier et aujourd'hui:

"80 ans depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. 80 ans de paix en Europe. Aujourd'hui, la paix en Europe a disparu. C'est une réalité. Nous devons tous nous engager ensemble pour les droits humains. Nous engager pour la justice. Nous engager pour la paix, pour la liberté. Nous engager pour notre démocratie. Je vous remercie tous, ici présents, pour votre engagement. C'est si important. Nous devons unir nos forces. Nous devons rester unis. Pour que nos enfants et nos petits-enfants connaissent la paix à l'avenir et vivent en paix."

Photos des commémorations de dimanche partout au Luxembourg