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Après la réunion de mercredi avec les partenaires sociaux, qui a duré plus de 11 heures, le Premier ministre a fait jeudi matin une déclaration devant les députés, qui a été suivie d'un débat.
Les négociations ont donc duré longtemps et la nuit a été courte, car jeudi à 9h00, Luc Frieden était à la Chambre pour rendre compte de la réunion. Le Premier ministre a souligné que le gouvernement avait réussi à renouer le dialogue avec les partenaires sociaux après de longues et difficiles négociations. Il reste désormais à trouver l'équilibre nécessaire pour parvenir à un accord sur les nombreux sujets:
"Avec intensité, le gouvernement a écouté, discuté et sans cesse renoué des liens entre les partenaires sociaux. Cela a parfois bien fonctionné, parfois moins, mais notre volonté était de le faire. Et le fait que nous soyons restés ensemble pendant 11 heures, est la preuve que nous y sommes parvenus."
Les choses n'auraient pas dû aller aussi loin, dit l'opposition
Si tous les partis d'opposition ont salué le déblocage du dialogue social, ils étaient aussi tous d'accord pour dire que cela n'aurait pas dû aller aussi loin. La remise en question du droit exclusif des syndicats à négocier des conventions collectives, le travail du dimanche, de possibles modifications au droit de manifester et des annonces précipitées sur la réforme des retraites: autant de raisons qui, selon l'opposition, ont contribué à ce blocage du dialogue social.
"On tente à présent de réparer la porcelaine que l'on a soi-même brisée", selon le député pirate Sven Clement. Il manque la prise de conscience du Premier ministre, comme le dit le député LSAP Georges Engel:
"Reconnaître ses erreurs, Monsieur Frieden, n'est pas une faiblesse, c'est une force, et c'est un signe de responsabilité, de maturité, d'honnêteté et de respect des citoyens. Et tout cela nous a manqué le 28 juin."
Le 28 juin était le jour de la grande manifestation des syndicats.
Mercredi, les négociations ont donné de premiers résultats. Le gouvernement a assuré qu'il ne souhaitait pas retirer aux syndicats leur droit exclusif de négocier des conventions collectives. C'était également une ligne rouge pour les représentants syndicaux. Si tant est que tout soit désormais acquis, il reste encore beaucoup à clarifier, précise l'élue verte Sam Tanson:
"Nous saluons les progrès, nous regrettons le temps perdu et nous regrettons les fissures profondes qui existent aujourd'hui dans la relation de confiance entre les partenaires, malgré tout. Car le problème persiste. La seule chose qui soit claire jusqu'à présent: vous ne faites rien. Ce que vous faites actuellement avec les retraites, le travail du dimanche, le salaire minimum, tout cela est totalement incertain à ce jour."
Et maintenant?
L'un des gros points de discussion était le travail dominical et les horaires de travail. Les partenaires se sont entendus pour poursuivre les discussions sur ces aspects plus techniques au sein du Comité permanent du travail et de l'emploi. Gouvernement, patronat et syndicats se réuniront à nouveau en octobre pour discuter de ces sujets et échanger sur les résultats des discussions. Aucun accord n'ayant été trouvé sur les autres sujets, les retraites, par exemple, les négociations se poursuivront lundi à 14h00 au ministère d'État.