
© Claudia Kollwelter
Le ministre des Finances, Gilles Roth, et le directeur de l’Administration des contributions directes, Jean-Paul Olinger, ont présenté jeudi des mesures pour simplifier les procédures pour les contribuables et pour moderniser l’Administration via la numérisation.
"Il faut rendre la déclaration d'impôt la plus simple possible pour les contribuables, surtout grâce à la numérisation et à l'intelligence artificielle!", a affirmé le ministre des Finances, Gilles Roth, alors qu'il expliquait les changements qui interviendront cette année mais aussi plus tard, en compagnie du directeur de l'Administrations des contributions directes, Jean-Paul Olinger.
Actuellement, la majorité des contribuables remplissent encore leur déclaration d'impôt sur papier. Le gouvernement souhaite changer cet état de fait. L'objectif est que d'ici 2028, 85% des déclarations soient soit faites en ligne, soit avec un assistant électronique via MyGuichet.lu.
Une déclaration d'impôt pré-remplie facultative en mars 2025
C'est dans ce contexte qu'en mars 2025 sera lancée la déclaration d’impôt simple à destination des personnes physiques. Il s’agit d’une déclaration d’impôt pré-remplie. 20.000 ménages vont recevoir un courrier leur demandant s'ils souhaitent l'utiliser. Dans un premier temps, elle s'adressera aux ménages ayant uniquement des revenus de type "salaire et pension" et en l'absence de déductions hors minimum forfaitaire. Ils auront jusqu'au mois d'avril pour décider s'ils veulent y avoir recours ou pas. S'ils optent pour la déclaration pré-remplie, ils recevront en mai une proposition de déclaration d'impôt, qu'ils devront contrôler et corriger. L'objectif est de couvrir 100.000 déclarations en 2028. Le ministre des Finances, Gilles Roth:
"Cela signifie que pour la plupart des contribuables et nous le sommes tous, l'Administration des contributions directes, sur base des données auxquelles elle a accès, prendra l'initiative de préparer un projet. Et si les gens trouvent cela correct, c'est-à-dire que [ce n'est pas une obligation] (...), mais c'est une proposition. Et si les gens sont d'accord avec le projet (...), alors c'est leur déclaration."

Il appartiendra donc au contribuable lui-même de décider s'il veut avoir recours à la déclaration pré-remplie ou pas. Dans ce dernier cas, il pourra continuer à remplir sa déclaration comme il le fait d'habitude.
Jean-Paul Olinger, directeur de l'Administration des contributions directes, souligne d'autres avantages du "pré-remplissage"
"Il s'agit d'alléger le travail du contribuable en indiquant diverses informations dont l'Administration dispose déjà, dans cette déclaration fiscale. Les avantages sont multiples: le contribuable gagne du temps, les erreurs sont réduites, car les informations sont récupérées des années précédentes. C'est plus simple pour le contribuable de contrôler. C'est effectivement une simplification administrative, car le contribuable ne doit pas fournir de justificatifs ou doit en fournir moins, car ces éléments sont déjà là."
Tout cela ne peut bien sûr pas se passer en un jour, car pour collecter les données des banques et des assurances, par exemple, il faut adapter les cadres légaux. La date d'envoi des formulaires pour les déclarations sera aussi modifiée et repoussée au mois d'avril. Cela permettra à l'Administration des contributions d'utiliser le premier trimestre pour collecter les données pour le pré-remplissage et les mettre à jour.
En mars, l'Administration des contributions lancera une campagne d'information intitulée "Dir frot, mir ¨äntweren" ("Vous demandez, nous répondons"). Le public aura l'occasion d'interroger des représentants de l'Administration sur ces changements en divers endroits du pays.

Lors de cette même conférence de presse, le ministre des Finances a également affirmé qu'il souhaite présenter cette année à la Chambre des députés des propositions d'individualisation de l'imposition. Il espère trouver un consensus.