Même si sa création a longuement été discutée et remise en question, l'Université du Luxembourg fait désormais bien partie du paysage et ses responsables ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin.

Il y a 20 ans, le Luxembourg accueillait sa propre université. De nos jours, pas moins de 6.000 personnes y poursuivent leurs études aux côtés de 1.000 doctorants et 2.400 collaborateurs dont 300 professeurs.

L'Uni.lu fait partie, malgré son jeune âge, des 250 meilleures université du monde et elle se place en 25e position des jeunes universités. Sa reconnaissance internationale est confirmée par la présence de 130 nationalités sur ses différents campus alors que 40 à 50% des étudiants sont originaires du Luxembourg. L'Italie et l'Inde sont particulièrement représentées à l'Uni.lu.

Les points forts sont la santé, la digitalisation et la durabilité de la société. L'Université de Luxembourg est la structure qui apprend, qui fait avancer la science et qui permet aussi aux citoyens de s'informer, notamment en matière d'intelligence artificielle.

Pour Jens Kreisel, recteur, l'IA ne va pas conquérir le monde, mais certains domaines sont préoccupants: "l'influence des fausses informations créées par l'IA et leur effet sur la démocratie me font peur. Je pense que cela montre bien que la démocratie est fragile et que ces fake news ont un effet assez puissant. Si je dois avoir peur de quelque chose en particulier, à titre personnel et en tant que recteur de l'université, c'est bien l'avenir de la démocratie".

L'avenir de la santé à l'Uni.lu

De nos jours, sept bachelors sont proposés dans les domaines de la santé et des soins, tout comme trois spécialisations en médecine. Depuis septembre 2021, l’Université du Luxembourg offre trois formations de spécialisation pour les étudiants disposant d’un Master en médecine: médecine générale, oncologie médicale et neurologie.

La pédiatrie et la psychiatrie sont au centre des réflexions afin de faire partie prochainement du programme de l'Uni.lu, mais d'autres spécialisations devraient également émerger afin d'en proposer un total de 15. L'université veut ainsi collaborer à lutter contre la pénurie de médecins au Luxembourg.

La digitalisation étant fortement utilisée dans toutes les formations, les élèves en médecine travaillent par exemple sur des cadavres numériques et non plus sur de vrais corps.

Un autre secteur phare de l'université est le Luxembourg Center for Systems Biomedecine (LSCB) où les maladies neurologiques sont étudiées, avec en priorité les maladies de Parkinson et Alzheimer. Ce centre permet de fixer les bases moléculaires et de participer au développement de nouveaux médicaments à travers la recherche transnationale.

L'Université du Luxembourg est en croissance permanente, avec l'ouverture le 1er mars prochain d'un nouveau centre dédié à l'éthique ainsi qu'un autre centre de recherche interdisciplinaire pour les systèmes environnementaux.

Ces centres de recherche formeront de nombreux doctorants, avec au début un nombre de 10 à 20 personnes qui pourrait dépasser la centaine de participants d'ici 5 à 10 ans.