Selon une récente enquête du Statec, près de 94.000 personnes au Luxembourg déclarent vivre avec un handicap. Dans la vie de tous les jours, les personnes concernées se heurtent encore à de nombreux obstacles.

Si les personnes présentant un handicap rencontrent encore de nombreux obstacles au quotidien, ce n'est pas seulement physiquement, mais aussi dans leur rapport aux personnes sans handicap. Mardi, à l’occasion de la Journée internationale des personnes en situation de handicap, l’objectif était de faire tomber ces barrières.

L’événement, nommé "#LetzBreakBarriers", a débuté à 17h00 devant le Cercle Cité à Luxembourg-ville. De nombreuses personnes s'étaient rassemblées sur la Place d'Armes, devant le Cercle, dont des personnes en fauteuil roulant, des personnes non-voyantes ou encore des personnes ayant une déficience mentale. L'objectif était de se mêler aux autres et de discuter ensemble. Christine Zimmer, chargée de direction chez Info-Handicap:

"Je pense qu'il y a un petit manque de dialogue. Nous parlons beaucoup entre nous, mais il est difficile d'entrer en contact avec le grand public. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui pour discuter avec les personnes présentes et entrer en contact avec elles. Il existe également de nombreux préjugés qu’il faut briser. Il ne faut pas avoir peur des gens avec un handicap. On peut parler avec eux, comme avec n'importe qui. Et ils ont aussi des talents et des compétences, comme tous les autres."

 
Qu'ils soient atteints d'un handicap ou pas, les membres de la chorale de la fondation EME ont montré leur talent de chanteur. Ensuite, il y a aussi eu des danses. L'accessibilité reste un problème, souligne Rigobert Rink. Ancien adepte du parachutisme, il est paraplégique et se déplace en fauteuil depuis un accident de voiture en 2002.

"De très nombreux obstacles. Chaque jour. Encore et encore. Il faut avoir beaucoup de patience. Cela commence en demandant: 'ce restaurant est-il accessible? Et on répond oui, pas de problème avec un fauteuil roulant.' Et j'arrive là et il y a une marche de 12 centimètres. Alors ils veulent me soulever avec le fauteuil roulant, où il n’y a pas de poignées. 270 kilos. Ca ne va pas du tout. Et je dois rester à l'extérieur."
 
Faire tomber les barrières, le ministère de la Famille y travaille également en matière d'accessibilité, par exemple, sur les plateformes internet comme myguichet.lu, qui seront rendues plus accessibles. En outre, des projets concrets sont prévus pour que des gens avec et sans handicap apprennent à mieux se connaître et que personne ne soit exclu, explique le ministre de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil, Max Hahn, qui participait à la manifestation mardi soir.

"Nous allons collaborer avec un très grand organisme allemand. Nous allons faire de la sensibilisation là où nous avons également des personnes qui travaillent, par exemple dans la gastronomie, qui travaillent dans les transports publics, là où nous voulons sensibiliser: comment traitez-vous les personnes handicapées individuellement. On peut également se mettre dans une situation où on apprend ce que c'est que de ne pas voir, de ne pas être aussi mobile, de ne pas entendre ou d'avoir un handicap invisible."
 
L'objectif est de sensibiliser le public pour construire une société plus inclusive. Un petit pas a été réalisé dans cette direction lors de la manifestation de mardi soir. En portant une paire de lunettes spéciale, les gens ont pu se rendre compte de ce que c'était de ne pratiquement plus rien voir, d'autres ont eu l'occasion de tenter de se déplacer en fauteuil.