Une équipe spécialisée et dirigée par le procureur d’État adjoint, Jean-François Boulot, s'occupe du volet financier et économique au sein du Parquet. Dans un entretien accordé à RTL, il revient sur le travail de son équipe, suite à l'engouement du public après les différentes affaires financières qui ont touché le Luxembourg.

A ce stade, la justice ne souhaite évidemment pas révéler davantage de détails ou d'indices sur l'affaire Caritas, car cela risquerait d’impacter l’enquête ou d’éventuellement faciliter la vie des malfaiteurs.

Jean-François Boulot comprend néanmoins très bien que le public soit intéressé par ces affaires de détournement ou de blanchiment d'argent. Pour l'instant, les seuls indices qu’il peut nous donner sont: "Nous faisons tout ce que nous pouvons".

RTL

La justice utilise toutes les ressources qu'elle détient pour faire avancer l'enquête qui "avance dans la bonne direction", sans relâche. Le secret de l'instruction est nécessaire, car il y aurait un risque d'obscurcissement des preuves non négligeable, de sorte que les preuves pourraient disparaître. Si les criminels savaient où regardent les enquêteurs, cela rendrait leur travail difficile, voire impossible. Dès lors, le procureur d’État adjoint n’a donné aucune indication sur l’endroit où se trouve l’argent de Caritas ni sur ce qui a déjà été fait jusqu’à présent.

"Nous ne sommes pas des enfants de chœur"

Jean-François Boulot ne cache pas combien il est difficile de récupérer de l'argent détourné. Dans le monde, il y a des escrocs et des blanchisseurs d’argent professionnels dont le "travail à plein temps" est d’effacer les preuves, dans un contexte financier très compliqué. Le procureur a donné un certain nombre d'exemples sur la manière dont des personnes malhonnêtes peuvent utiliser l'identité d'autrui ou fabriquer des contrefaçons, ce qui compliquerait davantage les recherches.

Néanmoins, le pouvoir judiciaire est bien équipé pour faire son travail. La cellule de renseignement financier, la CRF, a accès aux données bancaires. La CRF peut bloquer l'argent et permettre aux juges d'instruction de le saisir. Elle dispose également d'un très bon réseau international et peut fournir au parquet et au juge d'instruction des éléments supplémentaires pour poursuivre l'enquête.

Dans l’affaire Caritas, c'est un juge d'instruction qui mène les équipes pour autoriser rapidement des actions plus "coercitives", qui constituent une atteinte aux droits fondamentaux. Ceci de manière indépendante ou sur la base de demandes du parquet, qui reçoit des rapports ou des éléments nouveaux des enquêteurs de la police judiciaire ou de la cellule de renseignement financier.