Les images d'harcèlement ont choqué le Luxembourg / © Capture d'écran
Charel Schmit, "Ombudsman" pour enfants et jeunes, réagit aux scènes récemment filmées à Luxembourg, et au fait que ces images et le harcèlement de manière générale, se retrouvent sur Internet.
Après la circulation sur les réseaux sociaux jeudi de la vidéo d'une fille qui se fait frapper et humilier, l'ombudsman Charel Schmit souligne que les victimes doivent être soutenues correctement et être tout de suite prises en charge d'un point de vue psychosocial et juridique.
Selon lui, il est impossible de savoir si ce genre de cas va se multiplier, parce que "nous n'avons pas réussi ces dernières décennies à suffisamment évaluer de manière statistique et criminologique le phénomène de la criminalité juvénile."
On ne peut donc pas extrapoler à partir d'un cas, mais les gens sur le terrain se font du souci, nous explique Charel Schmit. "D'une part sur le manque d'empathie chez les jeunes, et d'autre part sur les différentes formes de violences qu'ils vivent au quotidien."
Il est notamment question de violence au sein de leurs foyers. "Et bien entendu, aussi la violence structurelle, par le fait que les opportunités d'éducation n'ont pas été données, ou encore parce qu'une partie des opportunités de futur sont bloquées. Ce sont des questions qu'une société doit se poser. Il y a une pression immense sur les enfants et les adolescents."
Le cas de la jeune fille qui se fait frapper, montre une violence extrême, selon l'ombudsman. "Et puis, le fait que cette scène ait été partagée sur les réseaux sociaux, ça augmente bien sûr le traumatisme."
C'est pourquoi il regrette que "politiquement, trop peu ait été entrepris pour l'instant, pour justement combattre activement la violence qui se propage sur les réseaux sociaux, et ne pas laisser les enfants et les parents gérer ces questions seuls. Mais les grandes plateformes doivent être beaucoup plus tenues pour responsables."
Charel Scmit estime que le nouveau cadre légal pour la protection de la jeunesse et le droit pénal pour mineurs, qui va arriver aux tribunaux, est une urgence. Et ce, non seulement pour renforcer les droits des victimes de violences mineures, et les droits des auteurs mineurs, mais aussi pour responsabiliser ces auteurs. Mais pour Charel Schmit, il faut absolument se poser cette question:
"...ne devrait-on pas avoir un espace d'accueil, comme le numéro 100 en France, un numéro 119 pour toutes les questions sur la protection des enfants. Ou bien pour pouvoir signaler ce genre d'événements, où des équipes spécialisées pourront directement intervenir. Réagir ensemble de manière adéquate avec les autorités policières et judiciaires, mais aussi avec les services sociaux. C'est quelque chose qui doit devenir plus accessible, le plus tôt possible."
Les victimes et leurs familles doivent se tourner vers la police et la protection juvénile, nous dit-il. Si vous recevez ce genre d'images, signalez-le à BeeSecure.
Où obtenir de l'aide?
Les enfants et adolescents peuvent contacter la ligne pour enfants au 116111.
Les adultes peuvent s'adresser au 45 45 45 de SOS Détresse.
En cas de harcèlement, vous pouvez obtenir de l'aide auprès de l'association Mobbing asbl.
Retrouvez tous les endroits où obtenir de l'aide au Luxembourg sur www.prevention-suicide.lu