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Depuis jeudi, des vidéos d'une fille battue et harcelée par des jeunes à Luxembourg-Ville circulent sur les réseaux sociaux. Sa mère témoigne à RTL.
C'est une vidéo qui a circulé durant plusieurs jours sur les réseaux sociaux: une adolescente à genoux, aspergée de liquide, battue et humiliée par tout un groupe, à Luxembourg-ville.
La vidéo a depuis été bloquée sur de nombreuses plateformes, car aucune vidéo montrant de l'intimidation n'est autorisée à la diffusion sur les réseaux sociaux. Mais les vidéos qui circulent ont été diffusées avec l'accord de la mère de la victime, a expliqué cette dernière à RTL. C'était apparemment un choix conscient de la famille de rendre ce harcèlement public.
Cette famille précise que leur fille a été attirée à cet endroit mercredi après-midi, où elle a ensuite été battue et humiliée.
Sur les images on voit une personne à genoux par terre, une boisson lui est versée sur la tête. Autour se trouvent d'autres personnes, surtout des adolescents qui s'attellent à filmer la scène, ils n'interviennent pas. On y voit aussi la jeune fille de 14 ans se faire frapper.
"Beaucoup de gens ont regardé cette scène, la plupart n'ont rien fait du tout. Je suis contente qu'une personne ait appelé la police après avoir vu tout ça. J'en suis très reconnaissante", exprime la mère de trois enfants.
"Ce qui est très grave, je trouve, c'est que le harcèlement continue. Je reçois constamment des commentaires, des photos et vidéos de la part de connaissances, où l'on se moque de ma fille parce qu'elle a été harcelée."
Le soir-même, une plainte a été déposée à la police. "Mais la police nous a tout de suite informés qu'ils avaient les mains liées, parce qu'il s'agit de mineurs et que le centre de détention pour jeunes est débordé", nous explique la mère, qui veut rester anonyme afin de protéger ses enfants.
Le Parquet a ouvert une enquête
Interrogés, le Parquet et la police confirment avoir pris connaissance des faits. Dans leur réponse, ils parlent de "faits très graves". La section de protection de la jeunesse de la police judiciaire a été chargée de l'enquête.
Le Parquet rappelle aussi que la diffusion de ce genre de vidéos constitue une infraction pénale et renvoie aux articles 383 et 383bis du Code pénal.
Art.383.
(L. 16 juillet 2011) Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d’un tel message, est puni d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 251 à 50.000 euros lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur.
Art.383bis.
(L. 16 juillet 2011) Les faits énoncés à l’article 383 seront punis d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 251 à 75.000 euros, s’ils impliquent ou présentent des mineurs ou une personne particulièrement vulnérable, notamment en raison de sa situation administrative illégale ou précaire, d’un état de grossesse, d’une maladie, d’une infirmité ou d’une déficience physique ou mentale.
La confiscation des objets prévus à l’article 383 sera toujours prononcée en cas de condamnation, même si la propriété n’en appartient pas au condamné ou si la condamnation est prononcée par le juge de police par l’admission de circonstances atténuantes.
Où obtenir de l'aide?
Les enfants et adolescents peuvent contacter la ligne pour enfants au 116111.
Les adultes peuvent s'adresser au 45 45 45 de SOS Détresse.
En cas de harcèlement, vous pouvez obtenir de l'aide auprès de l'association Mobbing asbl.
Vous retrouverez tous les endroits où obtenir de l'aide au Luxembourg sur le site: www.prevention-suicide.lu
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