Trois Géorgiens ont été condamnés lundi à Metz à 6, 30 et 33 mois de prison ferme pour le vol de plus d'une centaine de systèmes de freinage de remorques de poids lourds, un préjudice évalué à près d'un demi-million d'euros.

Les trois hommes, âgés de 22, 27 et 43 ans, ont écopé en outre d'une interdiction du territoire pendant dix ans pour vol aggravé et association de malfaiteurs.

Pour cette "bande mafieuse composée de voleurs expérimentés et transnationaux", le procureur de la République adjoint, Julien Berger, avait requis devant le tribunal correctionnel de Metz des peines de 30 et 36 mois d'emprisonnement ferme pour les deux suspects les plus âgés et de six à neuf mois pour le plus jeune.

"Pour voler des boîtiers EBS, il faut avoir des connaissances techniques et un certain réseau", a-t-il appuyé.

L'affaire démarre en juillet dernier dans le sud-ouest de la France, lorsque les gendarmes sont alertés de vols de boîtiers EBS, systèmes qui permettent d'optimiser la distance de freinage et la stabilité du véhicule lorsqu'il freine.

Neuves, ces pièces valent entre 1.000 et 1.500 euros.

Le mode opératoire est identique: les individus agissent de nuit, souvent le week-end, sur des parcs où sont stationnées des remorques, coupent les fils et volent les boîtiers.

Au total 42 boîtiers EBS ont été dérobés dans le sud-ouest, à plusieurs dizaines de sociétés, avant que les malfaiteurs ne gagnent la Moselle et la Meurthe-et-Moselle, où il leur est reproché d'en avoir dérobé 85. Au total, le préjudice pour les sociétés de transport avoisinerait les 500.000 euros.

À l'audience, les trois comparses ont choisi de garder le silence, alors que leur présence est attestée sur les lieux par des traces d'ADN et le bornage des téléphones. En garde-à-vue, ils avaient reconnu les faits.

Pour leur défense, Me Thomas Guyard a tenté de soulever une nullité de procédure, écartée par la juridiction messine.

Ne restait plus à l'avocat qu'à demander la "clémence" du tribunal "à l'égard de personnes désoeuvrées dans leur pays", qui "ne sont pas les décideurs, ceux qui vivent dans des belles villas en Géorgie".

Selon la gendarmerie nationale, le vol de boîtiers EBS se développe sur l'ensemble du territoire.