Le "Tigre" peine décidément à planter ses griffes dans le gazon de Wimbledon: la N.1 mondiale Aryna Sabalenka, dominée par l'Américaine Amanda Anisimova (12e) a échoué pour la troisième fois jeudi en demi-finales du Grand Chelem londonien.

Sur un Central chauffé à blanc par un soleil de plomb - le match a été interrompu deux fois pour évacuer des spectateurs victimes de malaises - la Bélarusse au bras gauche tatoué d'un félin s'est inclinée 6-4, 4-6, 6-4 après un combat de plus de deux heures et demie.

En remportant ce duel de puncheuses, la plus jeune Américaine en demi-finales de Wimbledon depuis 2004 a privé son illustre adversaire d'une quatrième finale consécutive en Grand Chelem inédite depuis 2015.

"Tout ça semble irréel pour l'instant", a commenté Anisimova sur le court après son exploit.
"Tellement de joueuses rêvent de jouer sur ce court incroyable, ce match est un tel privilège et me qualifier pour la finale est un sentiment indescriptible", s'est émerveillée l'Américaine sous le regard du quintuple vainqueur de Wimbledon Björn Borg.

Intensité, rebondissements, émotions: cette première demi-finale de l'édition 2025, en attendant la seconde entre Iga Swiatek (4e) et Belinda Bencic (35e) plus tard dans l'après-midi, a tenu ses promesses.

Six ans après sa première demi-finale en Grand Chelem, à 17 ans à peine à Roland-Garros, Anisimova a cette fois franchi l'obstacle et tentera de décrocher à 23 ans son premier titre majeur.

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"Je ne l'aurais pas cru"

Revenue sur le circuit en janvier 2024 après avoir pris une pause de plus de six mois pour se ressourcer mentalement, Anisimova s'est offert sur le Central de Wimbledon sa première victoire contre une N.1 mondiale, et sa sixième contre Sabalenka (pour trois défaites), la joueuse qu'elle a le plus souvent dominée sur le circuit.

"Si on m'avait dit" au retour de sa longue pause loin des courts "que je me hisserais en finale de Wimbledon, je ne l'aurais pas cru. En tout cas pas dès cette année!", s'est pincée la gagnante.
Plus jeune demi-finaliste américaine à Wimbledon depuis Serena Williams en 2004, cette fille de Moscovites émigrés aux Etats-Unis à la fin des années 1990 pourrait devenir samedi la troisième Américaine en trois Grand Chelem à remporter un tournoi majeur en 2025, après Madison Keys à l'Open d'Australie et Coco Gauff à Roland-Garros.

Promise au top 10 pour la première fois de sa carrière à l'issue de Wimbledon, Anisimova compte trois titres sur le circuit, dont le prestigieux WTA 1000 de Doha en février, mais aucun sacre sur gazon.
Cela pourrait changer dès samedi, au vu d'abord de la finale atteinte en juin par Anisimova au WTA 500 du Queen's, mais surtout des qualités affichées jeudi contre Sabalenka.

Menée 0-40 au milieu du premier set, Anisimova a écarté pas moins de quatre balles de break dans ce septième jeu pour garder les commandes (4-3) avant d'arracher la manche 6-4 sur une double faute fatale à la N.1 mondiale.

Equilibré à son entame, le deuxième set a également basculé sur une double faute, mais cette fois commise par Anisimova à 3 jeux partout pour offrir un break décisif à la Bélarusse, gagnante 6-4 du deuxième acte.

Breakée d'entrée dans le set décisif, Anisimova a immédiatement répliqué (1-1) avant de prendre une deuxième fois la mise en jeu de son adversaire pour s'échapper à 4-1 puis 5-2. Débreakée alors qu'elle servait pour le match, Anisimova a réussi à arracher une dernière fois le service de son adversaire, s'ouvrant les portes de la finale à sa quatrième balle de match.