De passage au Casino 2000 en mai dernier, l’ancien champion du monde français Emmanuel Petit s’est confié à RTL Infos. À 54 ans, celui qui est aujourd'hui consultant de RMC et TalkSPORT revient sur ses passions, ses blessures intimes et ses regrets de carrière. Toujours sans langue de bois, il évoque aussi son besoin viscéral d’adrénaline… et l’empreinte éternelle de la Coupe du Monde 1998.

"Mettre des mots là où ça fait mal" : c’est ainsi qu’Emmanuel Petit résume son rôle de consultant sportif. Invité à Mondorf-les-Bains dans le cadre d’une soirée événement au Casino 2000, l’ancien milieu de terrain des Bleus s’est livré à RTL Infos avec le franc-parler qu’on lui connaît.

Aujourd’hui, il partage son quotidien entre les studios de radio (RMC en France, TalkSPORT en Angleterre), ses engagements dans plusieurs entreprises et une mission d’ambassadeur pour Braineye, une application qui permet de tester la santé cérébrale des sportifs. "Si elle avait été créée bien avant, on aurait pu sauver des vies", glisse-t-il avec gravité.

"L’être humain m’emmerde considérablement"

Mais ce qui frappe surtout, c’est son regard quelque peu désabusé sur la vie, après avoir connu la gloire durant sa carrière de footballeur: "J’adore aller sur des hippodromes pour ressentir à nouveau de l’adrénaline. Ça me manque. Je trouve la vie normale très fade, dénuée de tout sens. L’être humain m’emmerde considérablement" nous répond t-il.

Le mal du terrain se mêle à une quête d’intensité, de vibration, qu’il retrouve parfois dans l’art, la mode ou le contact avec les animaux.

"Je n'ai pas l'énergie pour être entraîneur"

Il affirme ne pas avoir envie de devenir entraîneur. "J'aurais pu, j'en ai les capacités. Mais je n’en ai pas l’énergie. Tu dois souvent sacrifier ta propre famille. Or, la vie est plus importante que le foot, et je veux toujours en profiter."

Une chose est sûre: une partie de lui sera à jamais liée au 12 juillet 1998, date du premier sacre mondial pour l'équipe de France. "J’avais fait un rêve prémonitoire, je nous voyais gagner 2-0 contre le Brésil, en finale. Quand ça s'est concrétisé, je l’ai crié à Franck( Leboeuf) sur le terrain. Puis j’ai marqué le 3e but sur cette contre-attaque. Ça a été orgasmique. En 2025, ce sentiment continue à me transpercer."

Encore aujourd’hui, les fans le reconnaissent dans la rue : "En France, on me parle toujours de la Coupe du Monde. En Asie, c’est surtout la Premier League."

Avec sincérité, Emmanuel Petit évoque trois grandes blessures : "La perte de mon frère aîné quand je devenais pro à Monaco. Mon départ d’Arsenal pour Barcelone, une décision que je ne m’explique toujours pas. Et la fin de ma carrière, stoppée net par une grave blessure, alors que je voulais continuer à jouer."

Interview vidéo complète à retrouver ci-dessus sur RTL Infos et sur RTL Play