
L'Espagne a dominé la France (5-4) en demi-finale de la Ligue des nations au terme d'un match sensationnel, et défendra son titre dimanche en finale contre le Portugal.
Les Bleus rêvent du Ballon d'or pour Ousmane Dembélé, mais on a vu une défense de plomb face à Lamine Yamal, double buteur, et ses partenaires.
L'absence des titulaires Jules Koundé, Dayot Upamecano et William Saliba s'est fait cruellement sentir. Sans eux la défense est bel et bien "affaiblie", le mot que le sélectionneur Didier Deschamps ne voulait pas employer la veille.
Clément Lenglet, de retour après presque quatre ans d'absence, se réjouissait de "raccrocher le wagon", il a complètement déraillé.
Le joueur de l'Atlético Madrid a été plusieurs fois mystifié par Yamal, mais aussi par Mikel Oyarzabal sur le premier but, qui s'est appuyé sur lui pour servir tranquillement Nico Williams (22).
Trois minutes plus tard Lenglet s'est inconsidérément jeté en avant et a laissé un trou béant à Mikel Merino pour le but du K.O. (25).
Lui qui rêvait de se relancer en Bleu a vécu à nouveau le même cauchemar que lors de sa précédente titularisation à l'Euro en 2021 en 8e de finale contre la Suisse (3-3, 5 t.a.b. à 4) lorsqu'il avait été sorti à la mi-temps.
Encore très en retard sur le but du 5-1 signé de l'impressionnant Yamal (67), Lenglet a été remplacé par Lucas Hernandez (72). Deschamps a mis fin à son calvaire avant même la fin du match.
Le malheureux Pierre Kalulu a lui traversé une première sélection très pénible, mais il avait la double excuse du débutant et de ne pas jouer à son poste.
Konaté a coulé
A droite pour pallier l'absence de Koundé, il est aussi fautif sur le premier but, se ruant vers Oyarzabal et oubliant Nico dans son dos. Le joueur de l'Athletic Bilbao a plusieurs fois facilement passé Kalulu.
Jusqu'à ce premier but, les Tricolores avaient pourtant nettement bousculé les Espagnols, mais ils ont été trahis par leur défense.
Face aux nombreuses absences dans l'arrière-garde, Konaté (23 sélections) s'était présenté comme le leader, mais le défenseur de Liverpool a coulé avec le navire. Il s'est lui-même montré fébrile, à l'image de sa relance complètement dans le vide en début de match.
Ibou avait parlé du "vivier exceptionnel" du football français pour dédramatiser les forfaits en défense, mais il a vécu une deuxième sélection d'affilée très compliquée sur le plan individuel.
En mars, il avait été sorti à la mi-temps en quarts de finale aller en Croatie (défaite 2-0). Konaté a forcément perdu du terrain lors de ce désastre espagnol dans sa course avec Saliba pour une place de titulaire en Bleu.
Si le penalty du 3-0 vient d'une faute d'un cadre, Adrien Rabiot, sur Yamal, que le prodige catalan a transformé lui-même, la charnière Konaté-Lenglet est encore complètement mystifiée sur le quatrième but espagnol, par le duo Nico-Pedri, marqué par le Barcelonais.
Si Mike Maignan est inefficace mais pas coupable sur les cinq buts, le défenseur le moins dépassé a été le seul titulaire de la soirée, Théo Hernandez, qui a même apporté le danger et frappé la transversale (12).
C'était bien trop insuffisant face à la furia de la Roja. La France était sans défense jeudi, malgré le retour de ses attaquants de 5-1 à 5-4. Elle n'avait plus encaissé cinq buts depuis 1969 contre l'Angleterre (5-0)...