
Ses conquêtes sont la partie la plus visible des succès engrangés par le football portugais malgré ses déboires économiques.
"Sur les 20 dernières années, le Portugal a toujours participé aux tournois internationaux et, depuis mon arrivée en 2014, nous avons toujours atteint les phases finales de ces compétitions, cela dit beaucoup de la valeur des joueurs et des entraîneurs portugais, mais aussi du travail de la fédération" a résumé le sélectionneur Fernando Santos.
Avant et après l'Euro-2016
En 2004, pour la première grande compétition avec Ronaldo, la Selecçao avait chuté à domicile face à la Grèce (1-0). Et il a fallu attendre 2016 pour voir le Portugal conquérir l'Euro en France, le premier titre majeur de son histoire.
Fruit du pragmatisme à outrance de son sélectionneur Fernando Santos, cette victoire aura surtout démenti le fatalisme de ceux qui croyaient ce pays féru de ballon rond condamné à échouer dans les moments décisifs.
Kyrielle de Ballons d'Or
Le rayonnement d'une star planétaire comme Cristiano Ronaldo n'est évidemment pas étranger au changement de mentalité d'un football portugais qui ne cache plus ses ambitions.
Et, en plus des cinq Ballons d'or de "CR7", le Portugal a vu naître d'autres "meilleurs joueurs au monde" de la planète foot, avec Ricardinho en futsal et Madjer en beach soccer.
Special One et super-agent
Impossible aussi d'oublier les carrières stratosphériques de l'entraîneur José Mourinho qui, en s'affublant lui-même du titre de "Special One", a bien entamé le stéréotype du Portugais modeste, de même que son compatriote Jorge Mendes, un des agents les plus puissants du football mondial.
"C'est grâce au prestige de Cristiano Ronaldo, José Mourinho, Jorge Mendes et bien d'autres que nous avons obtenu l'organisation de la Ligue des nations et que nous sommes devenus une nation de référence à l'échelle mondiale en matière de football", atteste le spécialiste en marketing sportif Daniel Sa.
Place à la formation
"L'Euro-2004 a donné un coup d'accélérateur à notre football", assure à l'AFP Gilberto Madaïl, qui a été à la tête de la Fédération portugaise de football entre 1996 et 2011.
"Depuis, nous avons mis l'accent notamment sur l'excellente formation de nos joueurs et entraîneurs. Aujourd'hui la fédération maximise ces valeurs de façon remarquable", se réjouit-il.
Fernando Santos reconnaît lui aussi le travail "excellent" développé par les clubs en matière de formation. "Avant, seuls trois ou quatre clubs avaient créé des centres de formation, aujourd'hui ils en ont tous", souligne-t-il en énumérant les facteurs qui ont fait du Portugal une "référence mondiale du football".
Des stades au sort mitigé
Le bilan du tournoi d'il y a quinze ans reste cependant mitigé, notamment en ce qui concerne la dizaine de stades construits à neuf ou profondément rénovés.
A l'exception des "trois grands" clubs portugais (Benfica, Porto, Sporting), qui ont "bénéficié au maximum de leur nouvelle enceinte pour améliorer 'l'expérience spectateur' et faire le plein à la billetterie", Daniel Sa estime que l'investissement était trop lourd pour les autres clubs, même s'il distingue les cas "intermédiaires" de Guimaraes, Braga et Boavista des résultats "catastrophiques" à Faro, Leiria et Aveiro.
Des clubs qui se chamaillent
En dépit du parcours de la sélection nationale et des vedettes qui font carrière à l'étranger, les clubs portugais plafonnent. Le dernier de leurs quatre titres en C1 remonte justement à l'épopée du FC Porto de Mourinho et Deco, en 2004.
Surtout, les "trois grands" dépensent beaucoup d'énergie dans leurs querelles intestines, alimentées le plus souvent par les polémiques autour de l'arbitrage ou les nombreuses affaires judiciaires les impliquant. Loin de l'union sacrée qui accompagne habituellement l'accueil d'un grand tournoi international...