Une semaine avant la journée mondiale de l'AVC, l'association "Blëtz" sensibilise les citoyens à un syndrome peu connu du grand public qui touche certaines victimes: la fatigue après un AVC.

Lorsque le personnel du Rehazenter (Centre National de Rééducation Fonctionnelle et de Réadaptation au Kirchberg, NDLR) a demandé à Sandy Hennes il y a sept ans ce qu'elle voulait faire, elle leur a répondu: "je veux retourner au travail, et je veux à nouveau être capable d'aller courir".

Elle a été touchée à l'âge de 40 ans d'un AVC, un accident vasculaire cérébral. C'était en avril 2015 alors qu'elle était assise dans un avion pour partir en vacances. À partir de ce moment, sa vie a changé.

Elle n'arrivait plus à parler ni à marcher correctement. Grâce à un entraînement intense et beaucoup de discipline, Sandy Hennes a finalement réussi à remarcher, mais jamais plus comme avant.

"APRÈS LE TRAVAIL, JE VAIS DORMIR"

"Ce qui m'impacte encore des années plus tard, c'est la fatigue. Chaque jour, quand je rentre du travail, je vais dormir", témoigne la victime. Dès que la fatigue intervient, elle a du mal à trouver ses mots. Sa concentration baisse et la motricité est affaiblie.

"Ce syndrome de fatigue après un AVC touche au moins un tiers des victimes d'attaques cérébrales", selon le docteur Monique Reiff, neurologue au CHL qui explique que "les patients récupèrent un peu d'autonomie au début de la thérapie. Mais quand la rééducation commence à ralentir à un certain moment, le patient se rend compte que quelque chose à changé, que leur énergie n'est plus la même".

L'ACCEPTER POUR COMMENCER

Afin d'attirer l'attention sur ce sujet délicat, l'association Blëtz a organisé une conférence ce dimanche. Les experts sont d'avis qu'un gros travail de sensibilisation et d'éclairage est encore nécessaire dans ce domaine.

"La société doit être mise au courant, afin que les patients atteints de ce syndrome soient pris au sérieux. Certains métiers devraient peut-être même être adaptés à cette fatigue et l'employeur doit également accepter cette condition", précise le docteur Monique Reiff.

Mais tout le monde s'accorde à dire qu'il est également primordial que le patient accepte lui-même le fait qu'il est atteint de ce syndrome, car toute amélioration commence d'abord par là.

Le reportage en langue luxembourgeoise: