
Dans les cas les plus extrêmes, le remplacement de tous les éléments lumineux peut coûter 20% du prix du véhicule neuf ! / © afp
Les phares à LED sont jolis et efficaces... mais parfois très coûteux lorsqu'il s'agit de les réparer ou de les remplacer. Sur certains véhicules, la facture peut dépasser les 8.000 euros !
Il est loin le temps où il suffisait d'ouvrir le capot et d'enlever une trappe pour changer l'ampoule d'un phare. Désormais, de nombreuses voitures modernes rendent l'opération impossible pour le commun des mortels, parce que le bloc optique est inaccessible, ou qu'il est composé de feux à LED sophistiqués et peu réparables.
Pour rappel, les diodes électroluminescentes (LED) ont commencé à se répandre dans l’industrie automobile au début des années 2010. Cette technologie, plus efficiente énergétiquement, permet une plus grande liberté de design, les phares étant plus compacts et modulables... mais il y a un hic : leur coût.
Le site spécialisé L'argus s'est penché sur une étude de l’association SRA (qui regroupe toutes les compagnies d’assurances automobiles opérant en France) sur le prix des pièces détachées et du remplacement des blocs optiques.
Alors qu'entre 2017 et 2021, le coût moyen de remplacement d'une optique après un sinistre (hors main d'oeuvre) avait déjà bondi de 46%, la hausse entre 2020 et 2024 est désormais de ... 70% !
C'est simple : plus un véhicule est récent, plus ses feux coûtent cher. Un bloc optique avant de remplacement vaut en moyenne 827 € à présent. Ce coût n’est "que" de 465 € pour un véhicule de plus de 15 ans, mais il grimpe à 1 094 € pour une auto de moins de 2 ans.
Pour les cas les plus extrêmes, "l’ensemble des éléments d’éclairage et de signature lumineuse peuvent représenter jusqu’à 20 % du tarif de vente du véhicule complet neuf" !
Plus de 8.000 euros pour le bloc optique arrière du Kia EV6 !
Quelques exemples :
- un bloc optique avant de Renault Mégane E-Tech coûte 1.249 € TTC. Le feu de jour qui descend sur le bouclier vaut 221 €.
- Sur une Peugeot 208 II phase 1, un feu de jour en griffe coûte 330 ou 345 € selon le côté. Et des griffes, il y en a trois de chaque côté depuis le restylage de la citadine !
- Pour une optique avant d’Audi Q3 actuel, comptez pas moins de 2.196 €.
- Le Kia EV6 fait partie des modèles sur lesquels l’éclairage coûte le plus cher, notamment à l’arrière avec un bandeau facturé 2.447 € et des feux inférieurs affichés 2.092 € pièce. Remplacer l’ensemble des éléments lumineux de la poupe du crossover revient à 8.897 € TTC (rien qu’en pièces!)
Heureusement, certains modèles sont moins coûteux : le phare d’un Ford Puma coûte un peu moins de 500 €, celui d’une Citroën C3 III un peu plus. Les feux arrière d’ailes d’un Cupra Formentor valaient 272 € pièce avant restylage, de part et d’autre d’un bandeau lumineux à 1 000 €
Gare en cas d'accident !
Selon le SRA, plus de 45 % des sinistres enregistrés en 2023 en France (hors chocs multiples) concernaient la face avant des véhicules, où celles-ci sont très exposées.

Les phares modernes sont de plus en plus perfectionnés, et tout cela a évidemment un coût. / © Audi
C'est d'autant plus problématique que les feux à LED sont peu réparables. "Il est possible de rendre sa transparence à la surface vitrée, et dans certains cas de remettre en état le cuvelage ou les pattes de fixation, mais c’est à peu près tout" rapporte l'Argus. Pour le reste, il faut remplacer.
Ainsi, 91% des optiques endommagées l’an dernier ont dû être remplacées, soit plus de 300 000 unités, et 4,9 % seulement l’ont été par des pièces de réemploi. "Le manque d’offre, la réticence de certains professionnels et l’accord nécessaire du client final limitent ce recours. Ce coût se répercute dans l’augmentation des primes d’assurance pour les automobilistes" prévient l'Argus.
Autre aspect, le coût écologique de ces phares. Le remplacement d’une optique à LED a une empreinte carbone moyenne de 45 kg d’équivalent CO2, contre 25 à 30 kg pour un modèle halogène.
Comme le suggère l'Argus, il serait donc temps de freiner la frénésie d'éclairages LED sur les véhicules, certains équipements étant franchement superflus (signature lumineuse, feux démesurés...), et de réduire leur fragilité tout en encourageant leur réparabilité.