Réputées plus fiables que les thermiques, les voitures électriques ne sont pas à l'abri des mauvaises surprises. Soucis de batteries, d'électronique ou de crevaison... La facture peut devenir salée, rapporte un assureur.

Les voitures électriques tombent visiblement plus souvent en panne que prévu, rapporte le magasine Auto Moto.

Ces dernières années, ces voitures se sont multipliées, encouragées par la lutte contre la pollution atmosphérique. Mais ce n'est pas leur seul argument de vente : elles sont aussi réputées être moins sujettes aux allers-retours au garage, car de conception moins complexe. En effet, elles utilisent des batteries pour alimenter le véhicule, au lieu d’un moteur et d’autres composants mobiles. Ce qui fait qu'elles ont en moyenne 20 pièces mobiles, contre près de 2.000 pour les thermiques. Autant de risques de pannes en moins !

Mais cela ne les met pas à l'abri des mauvaises surprises. En témoigne une étude d'Opteven, numéro un de la garantie panne mécanique en Europe, réalisée avec YouGov. Partenaire des grands constructeurs, cette firme lyonnaise a observé la fréquence et la nature des pannes dont sont victimes une partie des 1,8 million de véhicules qu’elle couvre en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie.

Attention au cap des 4 ans

Selon cette étude, les véhicules électriques sont immobilisés pour la première fois en moyenne après quatre ans de circulation et 48.540 kilomètres. Dans l'ensemble, près d'un propriétaire sur deux est concerné, détaille l'étude : "41% des propriétaires d'électriques ont été confrontés à un incident d'ordre électrique, électronique ou autre. Et 46% avec des véhicules électriques d'occasion." De plus, "Les propriétaires de véhicules électriques d'occasion de plus de deux ans subissent davantage d'immobilisations que les propriétaires de véhicules thermiques."

Ainsi, 18% des propriétaires de véhicules électriques déclarent avoir fait appel à une assistance pour un dépannage ou un remorquage. Un chiffre plus élevé que du côté des thermiques, qui ne sont en moyenne que "5 à 10% par an, selon les usages" poursuit l'étude.

Et des problèmes insoupçonnés peuvent surgir. En particulier au niveau des crevaisons. Les électriques étant plus lourdes que les thermiques (notamment à cause des batteries), cela a une incidence sur les pneus, et pas seulement sur leur usure prématurée. Les demandes d'assistance à cause d'une crevaison sont ainsi 5% plus fréquentes pour les véhicules propulsés par l'électricité.

Le véhicule électrique jugé malgré tout "plus fiable" sur la durée

Les défaillances de batterie basse tension et haute tension sont aussi des pannes courantes, tout comme celles liées au câble et à la prise de recharge. "Deux aspects à ne pas négliger, qui représentent 14% des interventions lors de la première année du véhicule".

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C'est d'autant plus notable que le coût de la réparation s'avère supérieur de 13% en moyenne. D'ailleurs, seulement 45% des propriétaires interrogés estiment que budget d'entretien et de réparations de leur véhicule est inférieur à celui d'une thermique équivalente. Cela chute à 37% chez les propriétaires de véhicules électriques d'occasion.

Reste que les problèmes rencontrés ne sont pas les mêmes entre ces deux technologies. Si une voiture électrique serait sujette à plus "de soucis électroniques et de programmation", selon Albert Etienne, directeur général d'Opteven France, une thermique comptant moins de logiciels pilotant des systèmes embarqués mais plus de pièces mobiles risque de souffrir davantage de ces dernières. Et "sur le long terme, le véhicule électrique va s'avérer plus fiable", ajoute Albert Etienne. Il pronostique que les électriques vieilliront mieux.

Et surtout, les véhicules électriques, encore récents sur le parc automobile, ne manqueront sans doute pas d'évoluer à l'avenir. Il faut juste espérer qu'en attendant, les propriétaires n'aient pas trop à payer les pots cassés...