Kim Kardashian a témoigné mardi à Paris au procès de son braquage dans un hôtel de la capitale en 2016. La star américaine, émue, a évoqué pendant plus de quatre heures son calvaire et la façon dont il a "changé (sa) vie".

"Je suis venue à Paris pour la Fashion Week (en 2016). C'est une ville que j'ai toujours adorée. J'avais l'habitude de marcher dans les rues, même quand je me réveillais en pleine nuit. Je me sentais toujours en sécurité dans cette ville, c'était un endroit magique. Mais ça a tout changé.

Il était environ 3H00 et je m'apprêtais à aller au lit. J'ai entendu des bruits de pas dans les escaliers. J'ai appelé ma mère, ma soeur, mais personne ne répondait. Des hommes sont entrés dans ma chambre d'hôtel. J'ai pensé que c'était des policiers à cause de leurs uniformes.

Ils avaient avec eux un homme menotté, que j'ai reconnu comme étant le réceptionniste de l'hôtel. Je n'ai pas tout de suite réalisé ce qui se passait. Je me suis rappelée que le réceptionniste parlait anglais. Je lui ai demandé plusieurs fois +qu'est-ce qu'il se passe?+. Il était très calme et a répondu qu'il ne savait pas, ce qui a ajouté à ma confusion.

Un des hommes a ensuite parlé d'une bague, plusieurs fois, en anglais avec un accent et en montrant son doigt. J'étais choquée, de nombreuses attaques terroristes avaient lieu dans le monde à cette époque. Je n'avais pas compris que c'était pour mes bijoux. Et l'homme a trouvé la bague, qui se trouvait à côté de mon lit."

"Complètement hystérique"

"Les hommes parlaient en français. Ils avaient un pistolet. Ils m'ont attrapée et tirée vers le couloir. Je crois qu'ils voulaient chercher davantage de bijoux ou d'autres trucs. Je me suis demandée s'il fallait que je coure, que j'essaie de m'enfuir, mais ce n'était pas possible. Je me suis rendu compte que je devais juste faire ce qu'ils me demandaient.

Ils m'ont jetée sur le lit et le plus petit a commencé à attacher mes mains avec un Serflex (collier de serrage, NDLR). J'étais complètement hystérique, je répétais au réceptionniste +qu'est-ce qu'il va nous arriver ? Ils peuvent tout prendre mais il faut que je puisse rentrer chez moi, j'ai des bébés SVP+.

Un des hommes allait mettre du scotch sur ma bouche et s'est penché vers moi en disant en anglais +shhhh and you OK+ (chut et tout ira bien).

Il a attrapé mes jambes et j'étais nue, mon peignoir s'est ouvert. J'étais persuadée qu'il allait me violer. J'ai prié et je me suis préparée au pire, mais il a fermé mes jambes et les a entourées de scotch.

Il avait son pistolet. J'étais persuadée qu'il allait me tirer dessus donc j'ai prié pour ma famille, pour qu'ils puissent se remettre de ce qu'ils verraient.

Je savais qu'elle (sa soeur Kourtney) était sur le point de rentrer et qu'elle découvrirait la scène. Que je serais morte sur le lit après avoir été violée, qu'elle rentrerait dans la chambre et garderait à jamais cette image à l'esprit.

J'étais certaine que j'allais mourir (...). C'était absolument terrifiant. L'arme a été braquée sur moi pour me faire bouger d'une pièce à l'autre et à la fin, quand j'étais sur le lit".

"Un des hommes m'a portée et mise dans la salle de bain. Je l'ai senti hésitant. Il m'a laissée tomber sur le sol comme s'il y avait urgence à devoir partir. J'ai ensuite attendu plusieurs minutes.
Je me souviens avoir été très confuse quand la police est arrivée. Je me demandais si c'était vraiment la police. Je ne savais plus à qui faire confiance. J'étais en état de choc."

"Phobie de sortir"

"Cet événement a tout changé pour moi. Je ne m'inquiétais pas plus que ça de ma sécurité avant. Je me sentais toujours en sécurité, même en voyage à l'étranger. J'étais seule sans garde du corps chez moi, je sortais même à 3H00 du matin.

Je suis maintenant obligée d'avoir quatre à six veilleurs à la maison. Et ce qui est arrivé à Paris a donné des idées à d'autres: ma maison de Los Angeles a été cambriolée. J'ai commencé à avoir la phobie de sortir de chez moi. Je ne peux pas dormir la nuit si je ne suis pas certaine que mon personnel de sécurité (est bien) présent à la maison.

Cet événement a changé ma vie, la vie de ma famille. J'ai travaillé dans le secteur de la justice et j'ai très envie de devenir avocate, de me battre pour les gens. Je crois à la deuxième chance.

J'apprécie la lettre (d'excuses d'un accusé, lue au tribunal). Je vous pardonne pour ce qu'il s'est passé, mais ça ne change rien aux émotions, au trauma et à la façon dont ma vie a changé.

Je ne publie plus (sur les réseaux sociaux) en temps réel à moins que mon emploi du temps ne soit publiquement connu. Je publie une fois partie afin que personne ne sache où je me trouve à un moment précis.

J'ai dû suivre une thérapie. J'ai des enfants à élever et ne veux pas vivre dans la peur, mais j'ai dû changer ma façon de vivre. J'essaie de rester forte".