Le Centre for the Less Good Idea, un incubateur interdisciplinaire pour les arts basé à Johannesbourg. / © Stella Olivier
Après la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker, l'artiste sud-africain William Kentridge est au centre du Red Bridge Project la saison prochaine.
Des arts visuels à la Philharmonie, des installations au Mudam et des performances au
Grand Théâtre: trois grandes institutions culturelles du Luxembourg se mettent ensemble pour un programme unique et novateur qui dresse des ponts entre disciplines artistiques (musique, danse,
performance, film et arts visuels) et lieux de culture.
Force est de constater que les artistes contemporains les plus intéressants sont souvent ceux qui mélangent les disciplines. Et William Kentridge est très certainement de ceux-là. En plus de trente ans, il a su créer une oeuvre unique, mêlant les genres artistiques les plus divers – dessin, film, sculpture, performance, théâtre et opéra.






C'est par le théâtre que Kentridge, né en 1955 à Johannesbourg a commencé sa carrière artistique, dans l'Afrique du Sud en proie à l'Apartheid au cœur des années 70. Il fonde la Junction Avenue Theatre Company, avec un théâtre politisé, utilisant notamment le mime. En 1989, il crée Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris, le premier d’une série de films narratifs remarqués qu’il nomme "Drawings for Projection" et développera sur plus de vingt ans.
Au cours des quinze dernières années, il a mis en scène de nombreuses grandes productions et opéras et son travail a fait l’objet d’expositions personnelles dans de nombreux musées et centres d’art à travers le monde. En 2016, il a initié le Centre for the Less Good Idea, un incubateur interdisciplinaire pour les arts basé à Maboneng, Johannesbourg.
GRANDS RENDEZ-VOUS
Le premier jalon du programme du Red Bridge Project, se tiendra à la Philharmonie l'automne prochain avec deux performances. "Telegrams from the Nose" créés avec le compositeur français François Sarhan en 2008 et Ursonate à partir de la performance de Kurt Schwitters de 1932.
Très grand rendez-vous dans un an, à partir du 13 février 2021, l'exposition "Image, parole, son" au Mudam s’articule autour d’une succession d’oeuvres liées, de manière directe ou indirecte, aux performances et à l’opéra de l’artiste. Dessins et aux sculptures en lien avec sa nouvelle oeuvre pour la scène, Waiting for the Sibyl (2019), film récent City Deep (2019), Almost Don’t Tremble (2019), une installation sonore comprenant quatre mégaphones monumentaux, sculptures qui témoignent des questionnements récurrents dans le travail de l’artiste autour des thèmes de la procession et du devenir...
Aux Théâtres de la Ville, c'est la fin de la saison que le Talent Lab s’insérera dans le programme en l'association au Centre for the Less Good Idea. En juin, on pourra voir The Moment Has Gone associe le dernier d’une série de courts métrages d’animation au fusain signés Kentridge. Tant au niveau de l’action sur scène que sur les écrans géants, les objets et les situations se dissolvent et se reforment, et une série de phrases sont inscrites sur du papier, tous les éléments convergeant vers cette inéluctable question: que va-t-il advenir?