Pour célébrer 10 ans du programme de commandes de vidéos "Loop", les Rotondes présentent les 24 films réalisés. Une installation spectaculaire.

Je m'en souviens avec un mélange de nostalgie et de fierté: c'est moi qui ai tracé le H. À la peiture blanche, sur une vitre. Il apparaît dans Hamburger, dans moustacHe ou dans cHampagne... que des mots de neuf lettres. C'était l'installation vidéo interactive "Catch All" où les artistes Wennig&Daubach avaient fait peindre tout l'alphabet. Le publilc pouvait envoyer des mots par SMS et les voyait s'écrire en direct.

C'était au dessus du bar de l'Exit07, en 2009. Aujourd'jui le dispositif a été reprogrammé et les mots doivent être envoyé via internet (www.catchall.lu), mais la magie opère toujours de voir les mots prendre forme, dans un dessin tranquile et un peu maladroit.

Cette installation était une des premières du programme "Loop": une série de créations vidéo destinée à surplomber le bar d'abord de l'Exit07 à Hollerich, puis de la Buvette à Bonnevoie. Un écran aux dimensions aussi imposantes qu'inhabituelles de 2 m par 7m.

Depuis 10 ans, 24 oeuvres ont été créées spécifiquement pour ce format et cet emplacement et les voilà rassemblées dans une installation impressionnante dans la Rotonde 1. Une douzaine d'écrans sont suspendus et permettent de voir ou revoir ces petits bijous créatifs qui entrent en dialogue.

Certains nous avaient marqué, d'autres n'ont pas résisté au tri sélectif de la mémoire. Certains sont interactifs - avec ce que ça supposait de bugs dans un bar - d'autres contemplatifs. Certains sont filmés, d'autres dessinés par ordinateur. Certains évoquent une réalité, d'autres un fantasme...

L'impressionnant Rear Windows de Jeff Desom est toujours aussi enchanteur dans sa recréation de la vue panoramique à travers la fameuse fenêtre sur cour du film d’Alfred Hitchock. Tout aussi contemplatif, le film de Yann Tonnar joue avec les codes du documentaire animalier où l'escargot de De Schleek traverse l'écran de son rythme de sénateur.

Schneeck

INTERACTIONS

Serge Ecker nous offre une visite de Luxembourg brouillée par les transformations et distorsions, Julie Schroell et Martine Glod explorent l’interrelation entre le corps en mouvement, l’eau et la lumière et Filip Markiewicz joue des rapports de force entre les acteurs de la scène culturelle.

Avant que Sven Becker et Paul Schroeder matérialise le déménagement entre Hollerich et Bonnevoie muni d'un bâton de pixels et explorant les quartiers, Blockwith nous a fait créé un paysage de blocs avec des petits personnages animés.

Au-dessus du bar de la Buvette, l'interactivité à été de mise avec LAN 2.0, une recréation de la pièce de Setve Gerges qui capte les positions et mouvements des personnes dans l’espace et de les représenter par des moyens graphiques minimalistes, puis avec Feedback de François Schwamborn, initialement programmée avec de buzzer et réactivée pour réagir aux sons.

Blockwith

Les jeux graphiques d'écriture de Too Drunk To Fuck signés par Mich Welfringer et Antonin Waterkeyn, la danse urbaine de Jill Crovisier ou la promenade onirique de Thibault Brunet sont les pièces les plus récentes.

too drunk

Avant d'aller visiter l'exposition, réfléchissez à l'un ou l'autre mot de neuf lettres - si possible avec un H.

Jusqu'au 28 août aux Rotondes.