Les deux confédérations syndicales portugaises ont lancé un appel en faveur d'une grève générale le 11 décembre, une première en douze ans, pour protester contre un projet de réforme du droit du travail qui, selon eux, menace les droits des salariés.

Après la CGTP proche du Parti communiste, c'est l'UGT, historiquement plus modérée, qui a entériné jeudi la décision d'appeler à une grève dans les secteurs public et privé.

C'est la première grève générale depuis juin 2013, à une époque où le Portugal, frappé par la crise de la dette, avait dû mettre en œuvre une politique d'austérité en échange d'un plan d'aide internationale.

Les syndicats entendent désormais protester contre un avant-projet de réforme du droit du travail présenté en juillet par le gouvernement minoritaire de droite.

L'exécutif envisage de revoir plusieurs articles du code du travail, afin notamment de simplifier les procédures de licenciement, allonger la durée des contrats à durée déterminée, offrir plus de flexibilité aux entreprises pour organiser le temps de travail, ou encore élargir les services minimum en cas de grève.

Une grève "injustifiée"

"C'est un non catégorique" à "une réforme du travail pour les patrons", a déclaré l'UGT dans un communiqué.

"C'est une attaque brutale" aux droits des travailleurs, avait déjà affirmé le secrétaire général de la CGTP Tiago Oliveira, à l'issue d'une manifestation qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes samedi à Lisbonne, selon les organisateurs.

Le Premier ministre Luis Montenegro a appelé mercredi les syndicats à faire preuve de "responsabilité", en faisant valoir que les négociations sur la réforme du code travail étaient toujours en cours.

"Rien ne justifie une grève générale" a déclaré M. Montenegro, en insistant sur la nécessité "d'ajuster la législation du travail" afin de "rendre l'économie plus productive et dynamique", a-t-il justifié.