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Le gouvernement britannique, en quête de ressources à trois semaines de la présentation de son budget, réfléchit à une taxe sur les véhicules électriques afin selon lui de financer les infrastructures routières de manière équitable par rapport aux voitures essence et diesel, a-t-il indiqué lundi.
"La taxe sur les carburants concerne l'essence et le diesel, mais il n'existe pas d'équivalent pour les véhicules électriques. Nous souhaitons un système plus équitable pour tous les conducteurs", a expliqué un porte-parole du gouvernement, sollicité par l'AFP.
"Il est juste de chercher un système fiscal qui finance équitablement les routes, les infrastructures et les services publics", a-t-il ajouté, sans rentrer dans les détails sur les options envisagées.
Selon le Daily Telegraph, la ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, qui doit présenter son budget le 26 novembre, envisage de faire payer une taxe de 3 pence (3,5 centimes d'euros) pour chaque mile (1,6 km) parcouru par un véhicule électrique.
Le dispositif serait mis en place en 2028 après une consultation, coûterait en moyenne 250 livres par an aux conducteurs et rapporterait 1,8 milliard de livres annuels au début des années 2030, selon le quotidien.
"Introduire un régime aussi complexe et coûteux, ciblant précisément les véhicules que les constructeurs peinent déjà à vendre, serait une erreur stratégique", a réagi la SMMT, la fédération représentant l'industrie automobile britannique.
"Cela découragerait les consommateurs (...), avec d'importantes répercussions sur la perception du Royaume-Uni en tant que lieu où investir", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
L'Islande ou la Nouvelle-Zélande ont déjà mis en place une taxe kilométrique pour les véhicules électriques.
Selon la SMMT, environ un véhicule sur quatre vendu au Royaume-Uni est 100% électrique, grâce notamment à des aides gouvernementales à l'achat.
L'Office for Budget Responsibility (OBR), l'organisme britannique chargé de la surveillance des finances publiques, estime que les taxes sur les carburants rapporteront 24,4 milliards de livres en 2025/2026, soit 2% des recettes de l'Etat.
Rachel Reeves, qui a déjà augmenté les prélèvements cette année, notamment pour les entreprises, tout en coupant drastiquement les dépenses, est sous pression pour équilibrer les comptes publics sans étouffer une croissance qui bat de l'aile.
La presse britannique évoque, outre cette taxe kilométrique, la possibilité d'une hausse de l'impôt sur le revenu ou de la TVA lors de la présentation du budget, deux taxes que les travaillistes s'étaient engagés à ne pas toucher.