Les bijoux volés au Louvre le semaine passés sont toujours dans la nature, alors que deux suspects ont été mis en examen.

Cinq nouvelles interpellations, dont un principal suspect, ont eu lieu dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, affaire qui a fait le tour de la Planète, a annoncé jeudi la procureure de Paris Laure Beccuau sur RTL.

"L'un d'entre eux était effectivement un des objectifs des enquêteurs, on l'avait dans le viseur", a précisé la procureure, ajoutant que les bijoux, estimés à 88 millions d'euros, n'ont pas encore été retrouvés.

Deux mises en examen

Deux hommes soupçonnés d'avoir participé au spectaculaire casse du Louvre, qui a fait le tour du monde, ont été mis en examen et écroués mercredi soir.

Ces deux hommes âgés de 34 et 39 ans, qui avaient été interpellés samedi soir, ont été mis en examen pour "vol en bande organisée, et pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime" et placés en détention provisoire, a annoncé dans la soirée le parquet de Paris.

A l'issue de la présentation de leur client devant le juge des libertés et de la détention (JLD), les avocats du suspect de 34 ans, Mes Réda Ghilaci et David Bocobza, ont insisté sur la nécessité du "respect le plus absolu du secret de l'enquête et de l'instruction" dans ce dossier.

"Le seul et unique commentaire que l'on peut vous donner ce soir, c'est qu'il existe un décalage qui est abyssal entre le caractère extraordinaire de ce dossier et la personnalité tout à fait ordinaire de notre client", ont-ils déclaré aux journalistes.

Les avocats du second mis en cause n'ont pas souhaité s'exprimer.

Les deux trentenaires ont "partiellement reconnu les faits", a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi. Ils sont soupçonnés d'être ceux qui ont "pénétré dans la galerie d'Apollon pour s'emparer des bijoux", a-t-elle précisé.

La procureure a ajouté que "rien ne permet à ce stade d'affirmer que les malfaiteurs auraient bénéficié d'une complicité quelconque au sein du musée".

Bijoux "invendables"

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Le monte-charge utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025 / © AFP/Archives

Les bijoux "ne sont pas encore en notre possession. Je veux garder l'espoir qu'ils seront retrouvés et pourront être rendus au musée du Louvre et plus largement à la nation", a aussi déclaré Mme Beccuau devant la presse.

"Ces joyaux sont dorénavant bien évidemment invendables. Pour rappel, (...) quiconque les achèterait se rendrait coupable à son tour de recel de ce crime", a-t-elle souligné, avant de lancer: "Il est encore temps de les restituer".

Les deux hommes appréhendés vivent à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

L'homme de 34 ans a été interpellé samedi soir à l'aéroport de Roissy alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour l'Algérie "sans billet de retour pour la France". De nationalité algérienne et vivant en France depuis 2010. Il est déjà connu des services de police et de justice pour des faits relevant essentiellement de la délinquance routière, et un fait de vol, selon la procureure.

Le deuxième, âgé de 39 ans, a été interpellé à proximité de son domicile. "Rien ne permet d'affirmer qu'il était en partance pour l'étranger", a indiqué la procureure. Il est déjà connu pour des faits de vols aggravés.

Mme Beccuau a souligné le travail "jour et nuit" de la centaine d'enquêteurs et magistrats impliqués sur ce dossier, évoquant une "mobilisation exceptionnelle de tous" pour "identifier au plus vite les malfaiteurs et tenter de retrouver les bijoux".

Plus de 150 analyses de prélèvements ont été réalisées "dans la plus grande urgence", a-t-elle dit.

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La couronne (c) et le diadème (g) de l'impératrice Eugénie exposés dans la galerie d'Apollon au musée du Louvre, le 14 janvier 2020 à Paris / © AFP

Le butin de ce casse rocambolesque qui a fait le tour de la planète est estimé à 88 millions d'euros, avait indiqué Mme Beccuau.