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Le ministre roumain de la Santé Alexandru Rogobete a dénoncé jeudi de "graves manquements" dans un hôpital de Iasi (nord-est) où sept bébés sont morts ces dernières semaines après une infection nosocomiale.
Les sept bébés, tous âgés de moins d'un an, avaient été admis dans cet hôpital en soins intensifs pour des pathologies préexistantes et y ont contracté la bactérie Serratia.
"On entre dans l’unité de soins intensifs comme dans une gare. Il n’y a pas de contrôle des patients ni des proches, pas de zones spécifiques pour la désinfection des mains, ni d’espaces où les visiteurs peuvent s’équiper de protections", a-t-il déploré lors d'une conférence de presse, annonçant que la justice allait être saisie.
L’inspection a révélé "de graves lacunes dans l’application des protocoles, voire une absence totale de protocoles visant à limiter la propagation des infections liées aux activités médicales", a-t-il ajouté.
La licence d’exploitation de l'unité de soins intensifs a été délivrée illégalement, alors qu'elle ne dispose même pas "d'éviers avec eau chaude et froide, comme l’exige la loi, pour la désinfection et le lavage des mains du personnel médical".
La semaine dernière, le président Nicusor Dan avait affirmé que les infections nosocomiales et les infrastructures hospitalières obsolètes mettaient "en danger la vie des patients".
Il a demandé au gouvernement un plan pour lutter contre de telles infections, estimant que le problème ne "pouvait plus être reporté".
En 2015, un incendie dans une boîte de nuit de Bucarest avait bouleversé la Roumanie après la mort de 64 personnes, dont beaucoup avaient été infectées par des bactéries dans des hôpitaux mal équipés.
L'incendie a conduit à des protestations qui avaient renversé l'administration du Premier ministre de l'époque, Victor Ponta.
Entre 2020 et 2024, 650 patients sont morts en raison d'infections nosocomiales en Roumanie.
Les autorités ont admis par le passé que le nombre d'infections était sous-déclaré par les hôpitaux.