Le Parlement portugais a adopté mardi, avec les voix du camp gouvernemental et de l'extrême droite, une réforme de sa loi sur l'immigration durcissant les conditions d'entrée dans le pays.

Le texte, approuvé avec l'ensemble des voix de la droite, est une version amendée de celui voté en juillet dernier, qui s'était heurté à un véto présidentiel en raison des objections soulevées par la Cour constitutionnelle concernant les dispositions sur le regroupement familial.

Lors du débat précédant le vote, le porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, a défendu la réforme en affirmant que "le temps d'une immigration irresponsable est terminé", tout en soulignant la nécessité de "contrôler et réguler les flux pour pouvoir intégrer avec humanisme".

Désormais, le droit au regroupement familial des immigrés ne s'appliquera qu'après un délai minimum de deux ans de résidence légale. Toutefois, la dernière version de cette réforme prévoit des exceptions permettant de raccourcir ce délai, notamment pour les couples mariés, voire de le supprimer lorsqu'il s'agit d'enfants mineurs.

Les visas de recherche d'emploi seront désormais réservés aux travailleurs hautement qualifiés.

Par ailleurs, les Brésiliens, principal contingent d'immigrés, ne bénéficieront plus du mécanisme de régularisation après leur entrée dans le pays avec un visa touristique.

Une unité de police pour lutter contre l'immigration illégale 

Le paquet de mesures voté en juillet prévoyait également la création d'une nouvelle unité au sein de la police nationale, chargée de lutter contre l'immigration illégale et d'organiser les expulsions. Cette disposition est entrée en vigueur.

En revanche, un troisième volet de cette réformant portant sur les conditions d'accès à la nationalité portugaise reste toujours en discussion.

L'an dernier, le gouvernement minoritaire de droite avait déjà durci la politique migratoire en abrogeant une disposition qui permettait à tous les immigrés de demander leur régularisation en prouvant qu'ils travaillaient depuis au moins un an et cotisaient à la sécurité sociale, même s'ils étaient entrés sur le territoire avec un visa touristique.

Fin 2024, le nombre d'étrangers établis au Portugal a dépassé 1,5 million, soit environ 15% de la population totale et près de quatre fois plus qu'en 2017.