Donald Trump a décroché lundi un soutien sous conditions de Benjamin Netanyahu à son plan de paix pour Gaza, le Premier ministre israélien se réservant le droit de "terminer le travail" par les armes si le Hamas rejetait la proposition ou en violait les termes.

Le président américain a parlé de ce lundi comme "peut-être l'un des plus beaux jours de la civilisation", disant espérer une réponse "positive" du Hamas, dans une déclaration faite au côté de M. Netanyahu, sans prendre de question de la presse.

Peu après, les médiateurs qatari et égyptien ont annoncé avoir remis le document rédigé par l'exécutif américain aux négociateurs du Hamas.

Huit pays arabes et musulmans, dont l’Égypte, l'Arabie saoudite, la Turquie et le Pakistan ont salué dans un communiqué commun les "efforts sincères" de Donald Trump pour "mettre fin à la guerre".

La Maison Blanche a publié une proposition en 20 points censée mettre fin de manière définitive au conflit qui ravage depuis près de deux ans le territoire palestinien et a été déclenché par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

RTL

Manifestation anti-gouvernementale organisée par les familles d'otages israéliens, à Tel-Aviv le 27 septembre 2025 / © AFP

"Je soutiens votre plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, qui nous permet d'atteindre nos buts de guerre", a déclaré Benjamin Netanyahu.

"Si le Hamas rejette votre plan, M. le Président, ou s'ils disent l'accepter mais font ensuite tout pour le bloquer, Israël va terminer le travail", a-t-il prévenu.

Le président américain a assuré à Benjamin Netanyahu qu'il aurait son "soutien total" à Gaza si le Hamas rejetait le plan.

Otages

Dans la bande de Gaza ravagée, des habitants se montraient sceptiques.

"Clairement, ce plan est irréaliste et il a été élaboré avec des conditions dont les Etats-Unis et Israël savent qu'elles ne sont pas acceptables pour le Hamas", dit Ibrahim Joudeh, un ingénieur informatique de 39 ans.

La feuille de route de Washington prévoit un arrêt immédiat de la guerre à Gaza, accompagné d'un retrait par étapes des forces israéliennes et une libération des otages dans les 72 heures suivant le feu vert d'Israël.

Le Forum des familles, principale organisation israélienne de proches d'otages retenus à Gaza, a salué "un accord historique".

Une fois les otages libérés, Israël relâcherait selon le plan américain 1.700 Gazaouis faits prisonniers après l'attaque du 7-Octobre ainsi que 250 Palestiniens condamnés à la prison à perpétuité.

RTL

Portraits d'otages retenus dans la bande de Gaza, à Jérusalem le 28 septembre 2025 / © AFP

Le territoire palestinien serait gouverné par une autorité temporaire "technocratique et apolitique" gérant les affaires courantes, dont le Hamas serait exclu.

Les membres du groupe islamiste palestinien qui rendront les armes et accepteront une "coexistence pacifique" avec Israël seront "amnistiés". Ceux qui voudront partir de Gaza bénéficieront d'un droit de passage "protégé vers les pays de destination", selon le projet.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs assuré lundi que l'Autorité palestinienne n'aura "aucun rôle à jouer" à Gaza si elle ne passe pas "par une transformation véritable et radicale".

Comité présidé par Trump

Le gouvernement temporaire prévu par Washington serait placé sous la supervision d'un "comité de la paix" présidé par Donald Trump lui-même et dans lequel l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair jouerait un rôle.

Ce dernier a réagi en saluant un projet "audacieux et intelligent", le président français Emmanuel Macron écrivant sur X: "Je souhaite qu'Israël s'engage résolument sur cette base. Le Hamas n'a pas d'autre choix que de libérer immédiatement tous les otages et suivre ce plan."

Parmi les points clés du plan, les Etats-Unis travailleront avec des "partenaires arabes et internationaux pour mettre en place une Force internationale de stabilisation (ISF) qui doit être immédiatement déployée à Gaza".

"Personne ne sera forcé de quitter Gaza", dit le texte alors que Donald Trump avait évoqué il y a quelques mois l'idée de vider le territoire de ses habitants. "Nous encouragerons les gens à rester et leur offrirons l'occasion de construire un Gaza meilleur."

RTL

Une maison détruite par une frappe israélienne, à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 28 septembre 2025 / © AFP

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.

L'offensive israélienne à Gaza a fait 66.055 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.