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La BCE se dirige vers une huitième baisse des taux ce début juin, pour faire face aux menaces de Donald Trump.
Tout porte à croire que la Banque centrale européenne (BCE) va réduire jeudi une fois encore ses taux d'intérêt, face aux menaces toujours plus vives de guerre commerciale du président Donald Trump, qui assombrissent un peu plus l'horizon économique en zone euro.
Désormais, les inquiétudes liées à la morosité économique dans les 20 pays de la zone euro ont progressivement éclipsé les craintes liées à la hausse des prix.
Les droits de douane imposés par M. Trump ont renforcé le sentiment d'urgence. L'Europe est dans le collimateur du président américain en raison de l'importance de son excédent commercial avec les Etats-Unis, ce qui alimente les craintes d'un coup dur pour les exportateurs du continent.
Prévoyant une baisse lors de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE jeudi, la banque HSBC juge que "les perspectives à court terme de la zone euro se sont détériorées en raison des récentes annonces américaines sur les droits de douane et de l'incertitude qui en découle".
Les analystes s'attendent à une nouvelle baisse d'un quart de point, qui ramènerait le taux de dépôt - qui fait référence pour conduire la politique monétaire à court terme - à 2%.

Les taux d'intérêt de la BCE. / © AFP
Au Luxembourg, les baisses successives de la BCE ont aidé notamment les banques à assouplir leurs conditions d'emprunt pour les particuliers en quête d'un logement : 3,76% en mars pour un taux variable et 3,47% pour un taux fixe.
Mais les experts estiment que la baisse de juin pourrait être la dernière de la série en cours, la BCE étant susceptible de marquer une pause lors de sa réunion suivante en juillet, dans l'attente de voir comment l'économie évolue.
La série de baisses de la BCE contraste avec la politique de la Réserve fédérale américaine, qui a récemment maintenu ses taux au-dessus de 4%, craignant que les taxes de M. Trump ne ravivent l'inflation aux Etats-Unis. La Banque d'Angleterre suit une politique similaire.
L'inflation ralentit
Pour justifier la nouvelle baisse attendue en zone euro, la BCE pourra s'appuyer sur les dernières données de l'inflation. Celle-ci est ressortie à 2,2% en avril.
Les données pour mai seront connues juste avant la réunion de jeudi, et les économistes anticipent une nouvelle baisse qui confirmerait une désinflation progressive vers l'objectif de la BCE: 2%.
Globalement, dans les 20 pays partageant la monnaie unique, l'inflation s'est très nettement calmée depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, au plus fort de la flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.