Donald Trump, au lendemain de son investiture, a annoncé mardi un investissement privé géant dans l'intelligence artificielle qui nécessite la construction de "data centers" et lancé sa campagne de revanche politique.

Le président républicain a vanté devant la presse un projet nommé "Stargate", promettant des investissements d'"au moins 500 milliards de dollars" dans des infrastructures technologiques aux Etats-Unis.

Il doit générer "quasi-immédiatement plus de 100.000 emplois", a assuré le milliardaire, qui a toujours aimé aligner les chiffres spectaculaires.

Stargate réunit le spécialiste du "cloud" (informatique à distance) Oracle, la société d'investissement japonaise SoftBank, et la start-up d'IA générative OpenAI, dont les dirigeants étaient présents à la Maison Blanche.

Le président et co-fondateur d'Oracle, Larry Ellison, a révélé que le projet portait principalement sur la construction de centres d'hébergement et de traitement de données, les fameux "data centers".

"Les premiers sont déjà en cours de construction au Texas", près d'Abilene (nord-est), a partagé le dirigeant.
Le développement du "cloud", de l'IA en général et de l'IA générative en particulier nécessite d'immenses capacités de stockage de données, ce qui a dopé les besoins en "data centers".

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Larry Ellison, président et co-fondateur d'Oracle. / © Getty Images via AFP

Cette nouvelle société commune "va bâtir les infrastructures physiques et virtuelles pour porter la prochaine génération d'IA", a dit le président américain.

Les partenaires veulent fédérer, autour de "Stargate", des "entreprises du milieu des infrastructures de centres de données, de la fourniture d'énergie à l'immobilier en passant par la construction et l'équipement", selon le communiqué.
Dans le même élan, Donald Trump avait pris un autre engagement, beaucoup plus sombre, celui de venger la "trahison" dont il juge que les Etats-Unis ont été victimes après l'élection en 2020 du démocrate Joe Biden.

Le président républicain a déclaré dans la nuit avoir enjoint à son équipe "d'identifier activement et de destituer plus de 1.000 personnes nommées par la précédente administration".

"Pas alignées"

Des personnes "qui ne sont pas alignées avec notre vision pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a-t-il précisé sur sa plateforme Truth Social.

Il a assuré que quatre personnes avaient déjà été "virées" - dont l'ancien chef d'état-major des armées Mark Milley, l'une de ses bêtes noires, démis d'une fonction de conseil. Le chef José Andrés, récemment décoré par Joe Biden pour ses actions humanitaires, était également visé, mais il a assuré que sa fonction dans une commission consacrée entre autres à l'alimentation était de toute façon terminée.

L'amirale Linda Fagan, nommée par l'ancien président démocrate à la tête des Gardes-côtes américains et première femme à diriger l'une des six branches de l'armée, a par ailleurs été limogée.

La nouvelle administration a aussi retiré la protection policière dont jouissait John Bolton, ex-conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche sous le premier mandat du républicain, devenu un féroce critique.

Interrogé à ce sujet, Donald Trump a lancé que son ancien conseiller était un homme "stupide" et que cette protection ne devait pas être garantie à vie.

Il a aussi défendu sa décision de gracier 1.500 personnes condamnées pour avoir attaqué le 6 janvier 2021 le Capitole, afin de tenter d'empêcher l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, ou de commuer leurs peines pour certains.

Parmi les bénéficiaires de ce geste de clémence figurent les meneurs de deux milices d'extrême droite, les Oath Keepers et les Proud Boys.

"Leurs peines étaient ridicules et excessives", a lancé Donald Trump, qui juste avant cette attaque avait chauffé à blanc ses partisans par un discours sur une élection "truquée" - une affirmation mensongère qu'il maintient.

Evêque

Après une investiture triomphante, Donald Trump a rencontré un tout autre accueil en début de matinée mardi, pendant un service religieux à la cathédrale nationale de Washington.

"Il y a des enfants gays, lesbiennes, transgenres de familles démocrates, républicaines ou indépendantes, dont certains craignent pour leurs vies", lui a lancé l'évêque épiscopalienne de Washington, Mariann Budde, en l'exhortant à faire preuve de "miséricorde".

"Ils ne sont peut-être pas des citoyens, ou n'ont peut-être pas les bons papiers, mais la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels", a-t-elle aussi plaidé.

Le président républicain avait pris lundi des décrets visant l'immigration clandestine et niant l'existence de personnes transgenres.

Le républicain est resté impassible, déclarant seulement à son retour à la Maison Blanche que le service religieux "aurait pu être bien meilleur".