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Alors que les manifestations continuent d'agiter l'archipel espagnol, une municipalité de l'île de Grande Canarie a décidé d'instaurer une taxe touristique dès 2025 dans le but de "contribuer à la durabilité de la destination".
Ce sont des événements qui ont marqué le secteur touristique cette année : les manifestations contre le surtourisme dans les îles Canaries. Il y a quelques semaines encore, des habitants de l'archipel espagnol de l'océan Atlantique ont appelé à des actions pour mieux réguler le tourisme de masse.
Tout comme à Barcelone, les Canaries vivent une crise du logement avec une flambée des prix de l'immobilier, qui rend plus compliquée l'installation des locaux. Les revendications ont eu lieu dans deux repères phares du tourisme des Canaries, à savoir Maspalomas sur l'île de Grande Canarie et à Playa de las Americas à Tenerife. Une précédente manifestation d'ampleur s'était tenue le 20 avril dernier. Des militants d'un groupe d'action local étaient même allés jusqu'à observer une grève de la faim en signe de protestation.
Les habitants souhaitent notamment imposer un quota de visiteurs, sachant qu'en 2023 la destination avait accueilli pas moins de 14,1 millions de visiteurs étrangers. Une première étape vient d'être franchie avec l'adoption d'une taxe de séjour mise en place dès 2025. Elle ne concerne pas (encore ?) tout l'archipel, mais la municipalité de Mogan, dans la région de Grande Canarie.
Point d'ancrage pour les randonneurs et repère pour l'observation des cétacés, cette commune du sud-ouest de l'île a prévu d'imposer un surcoût de 0,15 euro par personne et par jour, a révélé en début de semaine le journal The Independent. Pas plus tard que le 12 décembre, les autorités de Mogan ont définitivement approuvé la mesure pour une promulgation en janvier 2025.
"Elle ne taxe pas les nuitées mais plutôt la fourniture de services publics et la réalisation unique d'activités sur les actions dérivées du tourisme et de la durabilité de la destination", précise la mairie de Mogan. Mogan compte financer des services et des infrastructures au sein des zones touristiques. De son côté, la maire Onalia Bueno a déclaré "nous sommes heureux d'être des pionniers car maintenant Mogán fait partie du reste des territoires européens qui appliquent depuis longtemps des frais ou des taxes pour contribuer à la durabilité de la destination".
A noter que chaque année le coût de la taxe pourra fluctuer selon le nombre de places d'hébergement occupées mais aussi des coûts engendrés par l'activité touristique.