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Au Luxembourg, trois secteurs en particulier seraient frappés par une détérioration du marché de l'emploi, prévient le Statec. L'Adem publie également des chiffres illustrant une tendance plutôt morose...
Si l’activité au Luxembourg a connu un rebond en début d’année, "la situation sur le marché du travail s’est encore détériorée", constate le Statec dans une récente publication.
L’emploi au Luxembourg a continué à freiner et ne progresse plus qu’à un rythme annuel de 0.8% en juin, au plus bas depuis la crise financière de 2009/10. Mais "un redressement timide peut être espéré pour les prochains trimestres" ajoute néanmoins le Statec.


Si l’emploi a ralenti dans quasiment toutes les branches depuis le début de 2023 (seul l’emploi dans les services non marchands maintient le cap), trois branches en particulier accentuent le freinage: la construction, les activités spécialisées, scientifiques et techniques et le secteur financier.
La crise dans la construction a notamment détruit environ 3 300 emplois depuis octobre 2022, soit plus de 6% du total.
Quant aux activités spécialisées, scientifiques et techniques, l’essentiel du ralentissement provient des activités des sièges sociaux, très dynamiques par le passé (+12% en moyenne par an depuis 2015), mais où l’emploi recule de près de 2% sur un an au début de 2024.
Pour le secteur financier, la perte d’élan s’explique surtout par le freinage dans la gestion de fonds (+2.6% sur un an en avril 2024, contre +8% en moyenne par an depuis 2015).
Des chômeurs qui se "décourageraient"
Toujours pour le Statec, vu la dégradation du marché de l'emploi, il est même surprenant que le taux de chômage ne se soit pas accru davantage depuis la fin de 2023. Il s’était même légèrement tassé au tournant de 2024 avant de ré-augmenter à 5.7% à la fin du printemps. Un paradoxe qui pourrait s'expliquer "en partie par une hausse de l’inactivité, respectivement du chômage non renseigné à l’Adem".
Dernièrement, "l’Adem enregistre une baisse des inscriptions de la part de chômeurs non indemnisés. Ainsi, certains chômeurs découragés semblent être passés à l’inactivité (apparente), face à une expiration des droits aux indemnités et un manque de perspectives d’embauche" constate le Statec.
Ce lundi, l'Adem a justement publié son bilan sur le marché de l'emploi en juin 2024. On y apprend qu'au Luxembourg, le taux de chômage reste inchangé en juin 2024 par rapport au mois précédent et s’élève à 5.7 %.
Le nombre de nouvelles inscriptions de demandeurs d’emploi est à la baisse. En effet, 2.178 résidents se sont inscrits à l'Adem au cours du mois de juin 2024, soit une baisse de 162 personnes ou de 6.9% par rapport à juin 2023. C’est la première fois depuis janvier 2022 que l’écart à un an diminue.
Le nombre de demandeurs d’emploi résidents disponibles inscrits à l’Adem, lui, s’élève à 17.083 au 30 juin 2024, en hausse de 1.750 personnes (soit 11.4%) par rapport au mois de juin 2023.
Les demandeurs d’emploi les plus qualifiés (diplômés de l’enseignement supérieur) ainsi que les personnes âgées de 30 à 44 ans connaissent les hausses les plus importantes.
Au niveau des métiers, les variations à la hausse les plus importantes concernent les métiers :
- de la construction,
- de l’installation et de la maintenance,
- du transport et de la logistique,
- du secteur financier et immobilier,
- de l’hôtellerie, restauration, tourisme et loisirs,
- de la comptabilité
- et de l’informatique.
Le nombre total de postes disponibles à la fin du mois s’établit à 7.586 au 30 juin. Le recul sur un an est de 20%. Cette baisse impacte surtout les métiers de la comptabilité et gestion, de l’informatique, du secteur financier et immobilier, des métiers du second oeuvre, des métiers du droit, des métiers du magasinage, manutention et déménagement.