Les ONG Greenpeace et Solidarité Tiers Monde (ASTM) ont analysé le Fonds de compensation commun au régime général de pension (FDC) et ont livré plusieurs commentaires à ce sujet.

"Des améliorations importantes" devront être apportées à la stratégie d'investissement du FDC pour ces prochaines années, selon les deux ONG. Des stratégies qui seront débattues ce jeudi à la Chambre.

La nouvelle stratégie serait déjà meilleure que celle mise en place actuellement, selon Martina Holchbach de Greenpeace: "mais nous regrettons fortement que l'accord de Paris sur le climat ne soit pas inscrit dans celle-ci. Il n'est présent nulle part. Nous ne voyons pas non plus de critères mentionnés sur la manière dont les entreprises nuisibles au climat pourraient être exclues".

Même son de cloche de la part de l'ASTM concernant les entreprises qui ne respectent pas les droits de l'homme, le FDC ne décrit pas clairement selon quels critères certaines structures pourraient être exclues.
Les représentants du salariat au sein du conseil d'administration du fonds de compensation avaient voté contre cette nouvelle stratégie au début du mois de janvier, car cette dernière n'excluait pas les investissements dans le nucléaire. Le ministre compétent Claude Haagen avait alors précisé à RTL que le cadre légal ne permettait pas d'écarter des secteurs entiers. Un avis que ne partage pas Martin Granzow de la société Nextra, à la base d'une expertise pour le compte de Greenpeace et de l'ASTM: "il faut investir dans différentes catégories d'actifs et dans différents secteurs. Mais le cadre légal ne dit pas qu'il faut investir dans tous les secteurs".

Les ONG ne pensent donc pas qu'un changement dans la loi soit nécessaire pour rendre la politique d'investissement du FDC plus durable, mais Martina Holbach regrette l'"absence de toute volonté de la part du FDC d'exclure des secteurs ou des activités critiques, même si cela ne mettait pas en danger la rentabilité du fonds". 

C'est précisément ce que Martin Granzow ne comprend pas: "pourquoi le FDC pense-t-il que la durabilité est problématique ? Nous voyons le raisonnement inverse. Il est possible d'éliminer les risques de son portefeuille en tenant compte de la durabilité tout en profitant des opportunités de rendement".

De son côté, Martina Holbach espère que "la Chambre enverra un signal fort au ministre jeudi en lui disant de ne pas signer cette version mais plutôt de l'améliorer".

Les ONG, qui n'ont été entendues ni par le ministre, ni par la Commission parlementaire en charge du dossier ni par le fonds de compensation, ont lancé un appel à manifester ce jeudi à 13h30 devant la Chambre des députés.