Au moins sept personnes ont été tuées et près de 70 autres blessées dans l'effondrement d'un pont sur une voie ferrée dans le sud-ouest de la Russie, qui a fait dérailler un train samedi soir près de la frontière ukrainienne, ont indiqué les autorités russes.
Un pont ferroviaire s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche au moment où une locomotive passait dessus dans la région de Koursk, dans le sud-ouest de la Russie, peu de temps après un incident similaire qui a fait au moins sept morts dans la région voisine de Briansk, selon les autorités.
L'effondrement a eu lieu dans le district de Zheleznogorsk, et la locomotive a "chuté sur l'autoroute qui passe sous le pont" et "pris feu", a indiqué sur Telegram le gouverneur par intérim de la région de Koursk, Alexandre Khinshtein. Les conducteurs de la locomotive, dont il n'a pas précisé le nombre, ont été blessés et conduits à l'hôpital, a-t-il ajouté.
L'effondrement de deux ponts dans les régions russes de Koursk et de Briansk, frontalières de l'Ukraine, dans la nuit de samedi a dimanche, a été provoqué par "des explosions", ont déclaré les enquêteurs russes.
Dans la région de Briansk, à 22H50 (19H50) samedi, où au moins sept personnes ont été tuées, "un pont routier s'est effondré à la suite d'une explosion", a déclaré le Comité d'enquête de Russie dans un communiqué. Dans celle de Koursk, dimanche vers 03H00 (00H00 GMT), "un pont ferroviaire a également été détruit par une explosion", a ajouté le Comité.
La compagnie ferroviaire a évoqué pour sa part une "interférence illégale" comme cause de la première catastrophe qui s'est produite dans la région de Briansk.
Les autorités russes n'ont à ce stade fait aucun lien avec le conflit en Ukraine, laquelle n'a pas officiellement commenté l'incident.
"L'effondrement d'un pont sur des voies ferrées a fait sept morts", a écrit le gouverneur régional Alexandre Bogomaz sur Telegram. Il a ensuite évoqué le chiffre de "69 blessés, dont trois enfants. Trois victimes sont dans un état grave, dont un enfant", ajoutant que "44 personnes ont été hospitalisées", dans une mise à jour tôt dimanche.
L'accident du train N.86 qui reliait Klimov, dans la région de Belgorod (sud-ouest), à Moscou, s'est produit à 22H44 locales (19H44 GMT) au niveau de Pilchino-Vygonitchi, ont indiqué les Chemins de fer de Moscou sur Telegram.
Selon la compagnie nationale, l'effondrement du pont est dû à une "interférence illégale dans l'opération de transport". Elle a précisé que la circulation des autres trains n'était pas perturbée.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des secouristes s'activer sur les lieux, alors qu'un important éboulis recouvre ce qui semble être un train de la compagnie.
Des cas de sabotage
Les régions russes de Belgorod et Briansk sont frontalières de l'Ukraine. Le secteur du désastre se situe à environ une centaine de kilomètres de ce pays, contre lequel la Russie a lancé une offensive d'ampleur depuis février 2022.

Une image diffusée par le Parquet interrégional des transports de Moscou montre les opérations de secours à Vygonitchi, dans la région de Briansk, où un pont s'est effondré sur une voie ferrée et a fait dérailler un train le 31 mai 2025 / © Moscow Interregional Transport Prosecutor's Office/AFP
Des cas de sabotages de voies ferrées russes ont existé dans les zones à proximité de l'Ukraine.
Début avril, la justice de la région de Volgograd (sud-ouest), non-frontalière de l'Ukraine mais tout de même relativement proche, a rapporté la condamnation à 14 ans de prison un jeune homme de 23 ans, déclaré coupable d'avoir mis le feu à des infrastructures ferroviaires. Il avait reconnu les faits, qualifiés d'acte pro-Ukraine.
Dans la région voisine de Saratov (sud-ouest), deux hommes de 24 ans ont reçu des peines de 14 et 12 ans de prison dans une affaire similaire.
La plupart des attaques de ce type sont menées par des jeunes individus, parfois mineurs.
L'Ukraine ne commente généralement pas les sabotages sur le territoire russe. Mais il peut arriver qu'elle s'en félicite, considérant qu'il s'agit de ripostes légitimes aux offensives de la Russie contre son propre réseau ferroviaire.