
© Commune d'Attert
L’entité la plus grand-ducale de la Province voisine soigne ses relations à travers plusieurs initiatives pour prouver qu’elle mérite son label.
La commune d’Attert avec dit "jo" en 2019 à la suite d’un projet lancé par la Fédération Wallonie-Bruxelles sous l’appellation "Ma commune dit oui aux langues régionales". Tout sauf une surprise quand on connaissait les liens très étroits tissés par l’ancien bourgmestre aujourd’hui décédé Josy Arens, fervent défenseur de la langue luxembourgeoise.
Cette labellisation devait conduire la commune à présenter une sorte de cahier des charges à travers lequel plusieurs actions allaient être menées: cours de langue luxembourgeoise pour les adultes et pour les enfants de l’école fondamentale, festival musical transfrontalier et contrat rivière pour n’en citer quelques-unes.
Luc Quirynen, bourgmestre actuel de la commune qui compte le plus grand nombre de travailleurs frontaliers (60% de ses habitants), s’engage à faire vivre cet héritage. "Je reconnais que les cours de langue sont actuellement suspendus faute de professeur, mais d’autres démarches sont toujours au goût du jour comme une page en luxembourgeois dans notre bulletin communal et la traduction des noms des ruisseaux comme nous l’avions fait avec le nom des villages", confesse le nouvel homme fort de la commune.
L’écologie au cœur du projet
Ainsi, Attert s’écrit Atert en luxembourgeois et le nom "Gemenghaus" apparaît sur la maison communale. Ce bien vivre-ensemble épouse des thèmes écologiques qui tiennent particulièrement à cœur à Luc Quirynen. "Le contrat de rivière est un totem. Nous travaillons en étroite collaboration avec les communes grand-ducales de la vallée de l’Attert ainsi qu’avec la Maison de l’Eau qui nous apporte une vraie expertise. Un projet est actuellement sur les rails pour épurer les eaux qui passent du village de Grendel à Colpach. Il sera cofinancé par la SPGE (Société Publique de la Gestion de l’Eau), son équivalent côté luxembourgeois et Interreg, le programme européen."
Luc Quirynen se félicite au passage de la cohabitation avec la commune de Ell et loue une nouvelle fois les compétences de la Maison de l’Eau à qui la commune a demandé conseil pour assainir l’eau dans le village de Schockville afin de favoriser la reproduction de la faune piscicole et pour régler les problèmes d’écoulement dans le village de Metzert.
La rencontre biannuelle entre les communes belges et luxembourgeoises se tiendra en mars prochain alors que les retrouvailles n’étaient programmées que pour 2026, "mais le conseil communal a changé à plus de 85% avec les élections", reconnaît le bourgmestre. "Alors, il est temps de se représenter pour perpétuer la tradition, montrer combien nous attachons de l’importance à ces échanges et pourquoi pas prendre au passage quelques conseils sur les techniques agricoles même si nous n’avons pas nécessairement les mêmes moyens que nos voisins".