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Le gendarme de la concurrence en Italie avait infligé fin décembre une amende de plus d'un million d'euros à deux sociétés de la reine des influenceuses italiennes, Chiara Ferragni, pour pratique commerciale déloyale.
Ces deux groupes, Fenice et TBS Crew, ont eu recours à des pratiques trompeuses dans le cadre de l'initiative commerciale "Chiara Ferragni et Balocco ensemble pour l'hôpital Regina Margherita de Turin", promue entre novembre et décembre 2022, assure l'autorité dans un communiqué. Pendant cette campagne, l'entreprise italienne de confiserie Balocco avait mis en vente des gâteaux de Noël roses signés Ferragni en édition limitée pour soutenir la recherche sur l'ostéosarcome et le sarcome d'Ewing en faveur de l'hôpital turinois.
Selon l'autorité, ces sociétés ont "laissé entendre" aux consommateurs qu'en achetant ces gâteaux, "ils contribueraient à une donation" pour l'achat d'un nouvel équipement pour le traitement des enfants souffrant de ces maladies.
Cela rappelle vaguement une autre histoire de dons récoltés via les réseaux sociaux par un influenceur relativement connu dans nos régions notamment après le tremblement de terre en Turquie: "Une vidéo à vomir" - L'influenceur luxembourgeois Dylan Thiry fait à nouveau le (bad) buzz.
Plus d'un million d'euros de dons
Or, "le don, d'un montant de 50.000 euros, avait déjà été fait par Balocco" plusieurs mois avant la campagne commerciale, note le gendarme de la concurrence.
Les entreprises de Chiara Ferragni "ont collecté plus d'un million d'euros" grâce à cette campagne publicitaire "sans rien verser à l'hôpital Regina Margherita de Turin".
Dans le détail, les sociétés Fenice et TBS Crew ont écopé d'amendes de 400.000 euros et 675.000 euros respectivement. Balocco devra de son côté verser une amende de 420.000 euros.
Star d'Instagram suivie par 29,7 millions de personnes, Chiara Ferragni, 36 ans, s'est fait connaître en 2009 avec son blog de mode intitulé "The Blonde Salad".
Elle a ensuite lancé sa propre collection de chaussures en 2015, avant de collaborer avec plusieurs marques de mode, dont Dior ou Chanel, et de devenir une entrepreneuse avec, outre son blog, des activités commerciales dont une boutique en ligne.
Les sponsors prennent la fuite
Après Safilo, c'est au tour de Coca Cola. En décembre dernier, Chiara Ferragni avait été engagée par l'entreprise pour un spot publicitaire qui aurait dû être diffusé fin janvier, presque en même temps que le début du Sanremo, mais compte tenu de la récente controverse dans laquelle l'entrepreneuse numérique s'est retrouvée, l'entreprise a jugé préférable de l'éviter.
Dans le tourbillon politico-médiatique, Coca Cola a préféré reporter l'événement et s'est mis à l'abri pour proposer une nouvelle campagne, qui sera diffusée sous peu. Interrogée, la société basée à Atlanta n'a pas été en mesure de commenter l'affaire.
Ce n'est là qu'une des implications de l'affaire Balocco, qui pourrait bientôt déboucher sur une intervention législative, comme l'a laissé entendre la Première ministre italienne Giorgia Meloni lors de la conférence de presse du début de l'année : "La question de la transparence est peut-être un sujet sur lequel nous devons travailler. Nous devons comprendre quelles sont les règles et éventuellement en imaginer de meilleures".