Le maire de Londres a partagé son intention d'étudier sérieusement le projet d'une taxe appliquée auprès des visiteurs séjournant dans les hôtels. Car au Royaume-Uni, il n'existe pas de taxe de séjour, hormis à Manchester qui la met en oeuvre depuis avril 2023 dans les hébergements du centre-ville.

Au Royaume-Uni, les hôtels londoniens affichent les prix moyens les plus élevés. Selon Statista, il faut compter en moyenne 158 livres la nuit, soit environ 190 euros.

Un budget élevé qui pourrait l'être encore plus si les députés britanniques s'accordent pour passer une taxe de séjour dans les établissements hôteliers de la capitale. Différents bords politiques se sont manifestés pour voter ce projet, rapporte la BBC. L'article rappelle qu'en Angleterre, "aucune autorité locale n’a le pouvoir d’imposer directement une taxe de séjour simple, bien que le conseil municipal de Manchester, entre autres, ait introduit une forme de taxe touristique via une solution de contournement juridique".

L'affaire est très sérieuse puisque le maire de Londres Sadiq Khan lui-même a déclaré vouloir étudier de près cette question. "Je suis heureux d'examiner où cela a fonctionné, quels sont les problèmes liés à cette politique particulière… nous examinerons ce que font les villes non seulement à travers l'Europe, mais aussi au Royaume-Uni", a-t-il précisément indiqué.

Selon les divers partis politiques, les idées sur la façon d'utiliser les fonds récoltés avec cette taxe ne manquent pas : les écologistes souhaiteraient fournir un meilleur réseau de toilettes publiques tandis que les libéraux démocrates songent davantage à venir en aide au secteur des établissements du monde de la nuit dans la capitale britannique.

Dans le secteur du tourisme, on est moins enthousiaste à l'idée de faire payer les visiteurs séjournant dans les hôtels. Car on est bien conscient du budget déjà élevé d'une nuit dans un établissement. Selon la directrice générale de UK Hospitality, un organisme qui représente les différents métiers du tourisme, Kate Nicholls, le taux élevé de la TVA constitue déjà un obstacle. "L'introduction d'une taxe de séjour ne ferait que nuire davantage à cette situation", a-t-elle expliqué à la BBC. Et de préciser : "Londres reste l'une des plus grandes destinations touristiques au monde, mais le nombre de visiteurs entrant dans la capitale n'est pas encore revenu aux niveaux d'avant la pandémie".

La taxe de séjour déjà récurrente dans le reste de l'Europe

En Europe, le sujet de la taxe touristique revient très régulièrement, souvent brigué comme une solution face au surtourisme. Pas plus tard que cet été, Copenhague a voté en faveur de cette sorte d'impôt appliqué aux touristes, dans le but de gérer les flux. Rappelons que cette taxe est la plus coûteuse à Amsterdam, où elle est passée de 7% à 12,5% du coût de la nuitée dans un hôtel. L'Espagne a choisi le même type de mesures, notamment à Barcelone où la taxe de séjour a augmenté au 1er avril dernier, conformément à un calendrier établi par la municipalité catalane engageant des hausses successives depuis 2021. Elle est de l'ordre de 4,95 euros dans un hôtel quatre étoiles. Mais, il y a plus onéreux, notamment à Paris où la facture est de 8,13 euros dans le même type d'établissement.

Enfin, soulignons que la solution n'implique pas toujours les clients des hôtels. A Venise, on préfère faire payer les visiteurs d'un jour (ceux qui ne font que passer en ne restant que quelques heures comme les croisiéristes) à des moments précis de l'année (certains jours entre avril et juillet). Elle est de l'ordre de cinq euros si l'on s'y prend à l'avance, mais elle double si l'on réserve son billet au dernier moment.