Pour le nouveau parti politique, le ministre pourrait s'occuper exclusivement de terminer les chantiers entrepris il y a des dizaines années afin de les concrétiser.
Le parti Fokus autour de Frank Engel (ex-CSV) a pris la parole à quelques jours du lancement de la campagne électorale depuis le quartier de la gare à Luxembourg-ville en demandant des mesures concrètes.
"Il faut prendre les habitants du quartier au sérieux et ne pas minimiser la situation en évitant un éventuel appel à la vigilance, lorsqu'il sera trop tard", selon les propos de Fokus qui qualifie d'"irresponsable" le fait de nommer un seul et même ministre aux postes de la Sécurité intérieure et du Logement. Alors qu'à l'étranger, la police est toujours gérée par le ministère de l'Intérieur, le Luxembourg se contente de faire passer le flambeau de législature en législature.
Frank Engel, également porte-parole du parti, est sceptique quant au bon fonctionnement du ministère: "comment puis-je m'occuper de la police qui est un travail à temps-plein avec un volet opérationnel territorial alors que je suis également ministre du Logement. Le précédent était aussi ministre de l'Économie. À l'époque, ils combinaient encore d'autres fonctions qui ne rentraient pas dans l'État de droit".
Le constat de Fokus dépeint un manque de disponibilité pour s'occuper du corps de police, le parti demande la réouverture des petits commissariats locaux dans la capitale afin de garantir une présence continue. La formation et l'équipement de la police devraient également être améliorés, avec un meilleur suivi psychologique des agents.
"Tout doit être amélioré, afin d'éviter une situation similaire à celle de la gare, et ce n'est pas la seule, comme on peut le lire dans le rapport d'activité de l'Inspection générale de la police", commente Frank Engel. Quatre policiers sont actuellement soupçonnés d'avoir maltraité un homme dans une cellule du quartier de la gare.
Des améliorations doivent également être apportées à la transparence et l'organisation interne de la police afin de redorer l'image de l'agent à l'extérieur tout en valorisant le travail du policier sur le terrain à travers un système judiciaire qui implique effectivement un passage devant le juge. "Les longues procédures sont frustrantes", déplore Luc Majerus, "nous avons besoin d'une justice plus rapide, par exemple maximum dix jours pour passer devant le tribunal et dix jours pour obtenir un jugement dans une affaire pas trop complexe".
Pour Fokus, cela ne servira à rien aux partis de faire monter les enchères en fonction de qui mettra le plus d'agents sur le terrain: "il faut traiter en priorité le problème structurel de la police", conclut le parti.