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Les handballeuses françaises sont devenues championnes du monde pour la troisième fois après 2003 et 2017 en battant la Norvège, 31 à 28, dimanche soir en finale au Danemark.
Elles étaient venues s'étalonner, elles sont reparties avec l'or: les handballeuses françaises ont décroché leur troisième titre mondial à sept mois des Jeux olympiques de Paris après un parcours parfait conclu en beauté face à la reine Norvège (31-28) dimanche à Herning (Danemark).
Vingt ans après leur premier sacre planétaire, six ans après leur deuxième et un an et demi après le titre olympique décroché à Tokyo, les Bleues installent un peu plus la France au sommet du handball, où trônait jusqu'à présent les Norvégiennes.
Doubles championnes d'Europe et championnes du monde en titre, les Scandinaves n'ont cette fois pas pu briser les rêves de gloire des Françaises, comme elles l'avaient fait en finale de l'Euro-2020 (22-20), du Mondial-2021 (29-22) et en demi-finales de l'Euro-2022 (28-20).
Parmi les nouvelles championnes du monde, cinq joueuses sont licenciées à Metz Handball n'a pas manqué de faire savoir le club mosellan, le plus titré de France:
Deux victoires en une semaine contre la bande de Stine Oftedal, après celle acquise dimanche dernier en conclusion du tour principal (24-23), à Trondheim devant le public norvégien: cette équipe de France millésime 2023, qui n'a pas perdu un seul match de l'année, était intouchable.
Ce troisième titre est celui d'un groupe très homogène, où quasiment chaque joueuse a apporté sa pierre. "On est une vraie équipe (...) Si on perd un soldat une autre prend le relais, c'est ce qui fait notre force", a souligné Laura Flippes.
Laura Glauser brillait depuis une semaine dans les buts ? Dimanche, le flambeau a été repris par Hatadou Sako (4 arrêts sur 16 tirs dont un pénalty), entrée en seconde période et qui a fermé la boutique en détournant un tir de Skogrand à deux minutes de la fin.
Sarah Bouktit, 21 ans, a elle parfaitement pris le relais dans l'exercice des penalties (2/3), alors que Léna Grandveau (5/6), un an de moins, a livré une fin de match étincelante.
Mondial-2003: l'incroyable remontada
Les Norvégiennes, bourreau des Bleues en finale du Mondial-1999, ont raté le dernier carré et l'occasion paraît belle pour la bande de Véronique Pecqueux-Rolland, opposées en finale à la Hongrie. Mais à Zagreb, elles passent d'abord à côté de leur match. Avec sept buts de retard à sept minutes de la fin, tout semble perdu (25-18). Les Françaises, par ailleurs privées d'Isabelle Wendling, exclue à quinze minutes de la fin, amorcent alors un formidable retour, dynamisées par l'entrée de Myriam Korfanty. Leila Lejeune arrache l'égalisation sur un penalty à la dernière seconde puis les Bleues dominent la prolongation (32-29). La France, médaillée de bronze à l'Euro-2002, est au sommet pour la première fois.
Mondial-2017: la Norvège enfin domptée
À Rio l'année précédente, la génération de la gardienne Amandine Leynaud a donné au hand français sa première médaille olympique chez les femmes (en argent) pour le retour d'Olivier Krumbholz aux manettes. En Allemagne, les Bleues de la néo-internationale Orlane Kanor (arrière gauche au Mondial-2023) démarrent péniblement (une défaite, un nul) puis montent en puissance et concluent en apothéose. La Norvège est enfin battue (23-21) en finale après deux échecs (1999 et 2011). Sur leurs quatre premières médailles d'or internationales, c'est la seule fois où les Françaises battent les Norvégiennes en chemin. Avant de récidiver dimanche.
Euro-2018: un première à la maison
Un an après la deuxième étoile, les Bleues ont pour objectif de décrocher, à domicile, leur premier championnat d'Europe, pour les débuts en compétition du pivot Pauletta Foppa, aujourd'hui cadre de l'équipe mais alors âgée de 17 ans. La conquête démarre mal, avec une défaite lors du premier tour contre la Russie (26-23), qui les avait déjà privées de l'or olympique l'année précédente à Rio. Mais la France prendra sa revanche en finale à Bercy (24-21) pour signer le doublé Mondial-Euro, portée notamment par Estelle Nze Minko: l'actuelle capitaine termine meilleure marqueuse des Bleues.
JO-2021: la consécration olympique
Les Bleues se présentent à Tokyo avec dans leur bagage une médaille d'argent décrochée à l'Euro-2020, sept mois auparavant dans la "bulle" de Herning (Danemark). Épidémie de Covid oblige, le public est également absent aux Jeux, où les Bleues peinent en début de compétition, avec seulement deux victoires (pour un nul et deux défaites) au premier tour. Elles emporteront ensuite tout sur leur passage, dynamitant les Pays-Bas (32-22) en quarts de finale puis la Suède (29-27). En finale, elles prennent leur revanche sur la Russie, qui les a battues au premier tour et a éliminé en demi-finales la Norvège, leur bête noire. Les Françaises décrochent leur premier titre olympique, à l'issue duquel Alexandre Lacrabère, qui a quitté le groupe pendant le tournoi, annonce sa retraite internationale. C'est également la dernière compétition d'Allison Pineau, qui n'a pas été appelée depuis. La France réalise par ailleurs un incroyable doublé, également couronnée chez les hommes.