Giorgia Meloni a porté plainte contre le chanteur du groupe britannique Placebo, Brian Molko, qui a récemment qualifié sur scène la Première ministre d'extrême droite de "raciste et fasciste".
L'artiste américano-britannique de 50 ans participait au festival "Sonic Park" de Stupinigi, près de Turin le 11 juillet dernier, lorsqu'il a lancé devant des milliers de spectateurs: "Giorgia Meloni, sale merde fasciste, raciste, va te faire foutre".
Giorgia Meloni, fondatrice et présidente du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a porté plainte contre Brian Molko, leader du groupe de rock. L'article 290 du code pénal italien punit de 1.000 à 5.000 euros d'amende toute personne qui "publiquement diffame la République" mais aussi le Parlement, le gouvernement, le conseil constitutionnel, la justice ou l'armée.
Héritiers du néo-fascisme
Giorgia Meloni, devenue cheffe du gouvernement italien en octobre 2022, et son parti sont les héritiers du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la Seconde Guerre mondiale dont elle a repris, à la fondation de Fratelli d'Italia fin 2012, la flamme tricolore.
Depuis son entrée en fonction, Mme Meloni évite de s'exprimer sur le sujet mais elle reconnaissait encore avant les législatives de l'an dernier au dictateur Benito Mussolini d'avoir "beaucoup accompli", sans l'exonérer de ses "erreurs": les lois antijuives et l'entrée en guerre.
Elle affirme aussi que dans son parti "il n'y a pas de place pour les nostalgiques du fascisme, ni pour le racisme et l'antisémitisme".
Plusieurs personnes dans son entourage politique n'hésitent pas à revendiquer leur filiation avec cette période noire de l'histoire italienne, à l'image du président du Sénat Ignazio La Russa, collectionneur de bustes de Mussolini, tout en insistant sur le fait que cette frange de la droite conservatrice italienne à laquelle ils appartiennent est démocratique et a définitivement rompu après la guerre avec la tentation autoritaire.