La Médiatrice Claudia Monti avait dénoncé la présence de mineurs à Schrassig alors qu'une unité spéciale a été ouverte à Dreiborn.

Une unité de sécurité pour mineurs a ouvert ses portes en novembre à Dreiborn. Quatre adolescents y sont actuellement placés, pour 12 places disponibles. Les infrastructures ont été spécialement pensées pour les jeunes et le personnel, composé de 48 personnes, a été recruté. Malgré l'existence de ce centre, deux mineurs sont toujours détenus à Schrassig. Cela ne devrait plus être le cas, selon la Médiatrice Claudia Monti.

Cette dernière était l'invitée de la rédaction de RTL Radio jeudi matin. Elle a rappelé à cette occasion qu'il avait toujours été dit que, sauf exception, aucun mineur ne devait plus aller en prison. "On se demande aussi ce qu'ont commis ces adolescents pour être détenus à Schrassig".

"Les juges appliquent la loi, ils ne sont pas en cause. Mais il manque un profil. Qui va en prison, qui va dans l'unité de sécurité de Dreiborn ? Il faut que le législateur agisse sur ce point."

LE PARQUET GENERAL REAGIT

Le Parquet général a réagi par voie de communiqué aux déclarations de la Médiatrice. "Depuis l’ouverture de l’unité de sécurité du Centre socio-éducatif de l’Etat (CSEE) le 1er novembre 2017, plus aucun juge n'a placé un mineur à Schrassig ", a précisé jeudi en fin de matinée Simone Flammang, Avocat au Parquet général. " Mais la législation actuelle, à savoir la loi sur la protection de la jeunesse, permet de placer un mineur dans un établissement pénitentiaire." Un placement provisoire ou définitif est donc toujours possible. Si des modifications sont bien en cours, la loi reste applicable. Quatre mineurs sont actuellement placés à Dreiborn et deux à Schrassig, a souligné Simone Flammang

Il avait été convenu avec les responsables de l'unité de sécurité que les autorités judiciaires laisseraient un certain temps à la nouvelle institution pour démarrer et que les 12 places disponibles ne seraient pas remplies dès les premiers mois. Les autorités judiciaires ont respecté leur engagement et n'ont donc pas transféré automatiquement des mineurs de Schrassig à Dreiborn.

Pour l'instant, il reste deux mineurs au Centre pénitentiaire de Schrassig. Il s'agit de deux multirécidivistes pour lesquels les autres mesures n'ont rien donné. Ils n'ont d'ailleurs pas introduit de recours contre cette décision.

Suite à une note de service, les Parquets de Diekirch et de Luxembourg appliquent déjà les conditions restrictives de l'avant-projet de loi pour tout placement au CPL et placent prioritairement les mineurs à l'unité de sécurité de Dreiborn.

Il n'y a que dans des situations exceptionnelles que des mineurs sont placés en prison. C'est le cas s'ils ont commis un fait répréhensible pour lequel ils encourent une peine maximale supérieure ou égale à deux ans de prison ou s'ils représentent un danger pour l'ordre public ou la sécurité.