C'était une vraie figure du paysage médiatique français. Le journaliste politique et éditorialiste Jean-Pierre Elkabbach est mort ce mardi. Il avait 86 ans. Il était passé par France Inter, Europe 1 ou encore France Télévisions.

Le journaliste politique Jean-Pierre Elkabbach est décédé à l'âge de 86 ans, ont annoncé mardi ses anciens employeurs, le groupe Canal+ et Europe 1, dont il fut une figure durant de longue années.

"Jean-Pierre n’est plus. Ma tristesse est infinie. Je perds un ami. La France, un journaliste brillant. Canalplusgroupe est triste ce soir. Je m’associe à la peine immense de sa famille, de ses proches, et de ceux qui ont un jour eu le bonheur de croiser sa route, à CNews, qu’il a contribué à créer, comme ailleurs", a indiqué sur X (ex-Twitter) le directeur général du groupe Canal+, Gérald Brice-Viret.

Le journaliste réputé pour ses interview pugnaces, a aussi été patron de France Télévisions. Entré à Europe 1 en 1981, Jean-Pierre Elkabbach avait quitté la station en 1993 pour prendre la tête de France Télévisions.

Il y était revenu en 1996, éclaboussé par un scandale sur l'attribution de contrats juteux aux animateurs-producteurs stars de France 2.

Fin 2016, il avait été évincé de sa case quotidienne, avant de quitter la station et d'entrer chez CNews et de devenir conseiller de Vincent Bolloré, qui contrôle la chaîne de télévision. Le milliardaire contrôle également Europe 1 à travers le groupe Lagardère.

En octobre 2022, il a publié ses mémoires dans un livre intitulé "Les rives de la mémoire". "C'est toute une vie que je raconte, les gens que j'ai connus", en ajoutant "une dimension géopolitique", avait-t-il résumé peu de temps avant sa parution.

Il a interviewé tous les grands de ce monde: Arafat, Gorbatchev, Mandela, Castro, Bill Clinton, George Bush, Vladimir Poutine...

L'un de ses invités les plus inoubliables fut sans doute le secrétaire général du PCF Georges Marchais qui le rabroua lors d'une interview sur Antenne 2 en 1980. La célèbre formule, "Taisez-vous Elkabbach!", n'a en fait jamais été prononcée par Marchais, mais imaginée par des humoristes caricaturant le débat.