
© Envato
En mars, au moins 100.000 nouveaux sites web ont été enregistrés sous des noms de domaine comportant des mots tels que "covid", "corona" et "virus", a indiqué l'ICANN, l'organisation de régulation des noms de domaine sur internet.
Plusieurs milliers de ces sites servent ensuite de base pour des campagnes de hameçonnage ou pour inonder les boîtes mails de spams promouvant des arnaques liées au Covid-19.
La prolifération des arnaques qui exploitent les peurs liées à la pandémie de coronavirus n'a donc pas traîné. L'ICANN, l'organisation de régulation des noms de domaine sur internet est une société à but non lucratif. Elle ne peut pas intervenir sur les contenus des sites, "mais cela ne veut pas dire que nous ne soyons pas inquiets ou conscients de ces activités frauduleuses", remarque Goran Marby, son directeur.
"Le Covid-19 est unique car il est véritablement mondial; et les criminels ne surfent pas sur la vague, ils se sont engouffrés dans la brèche en mode chutes du Niagara", a déclaré John Crain, le chef de la sécurité de l'ICANN.
L'organisation avait déjà signalé dans un rapport qu'il y avait une "explosition du cybercrime" lié au coronavirus. Les consommateurs américains ont déjà perdu environ 5 millions de dollars dans des arnaques liées à la pandémie ces dernières semaines, d'après l'agence fédérale de régulation du commerce et de la concurrence.
Fin mars, la justice américaine s'est attaquée pour la première fois aux fraudes liées au nouveau coronavirus, en ordonnant la fermeture d'un site internet qui vendait un vaccin imaginaire. Des poursuites fédérales ont été engagées contre le site coronavirusmedicalkit.com qui prétendait distribuer des vaccins contre le Covid-19, alors qu'un tel vaccin n'existe pas.
EN FRANCE AUSSI
La police française s'inquiète aussi du risque "grandissant" d'arnaques liées à l'épidémie de Covid-19. Ça "reste ponctuel pour l'instant mais on sait que cela va aller en grandissant" avec la progression du coronavirus, assure une enquêtrice.
Le site coronavirusmap.com propose ainsi une carte interactive de l'évolution de la pandémie au niveau mondial mais c'est en réalité un piège. Derrière cette application se cache un "malware" qui "a pour fonction de capter tout ce qu'il y a dans le téléphone ou l'ordinateur", prévient l'enquêtrice. Des données qui seront ensuite utilisées ou revendues par les pirates informatiques.
Les enquêteurs anti-cybercriminalité mettent également en garde contre des mails prétendument envoyés par des ONG proposant de nouvelles informations et de télécharger des pièces jointes. Là encore, des virus peuvent se cacher dans la pièce jointe.
La prudence est aussi de mise pour les sites internet proposant la vente de masques ou de solutions hydroalcooliques. Bref, un bon conseil, sur internet aussi soyez prudents.