Le Luxembourg n'est pas épargné par la grippe aviaire qui refait surface partout en Europe.

La grippe aviaire refait surface en Europe avec une intensité préoccupante. Depuis début octobre, plus de 300 cas du virus Influenza A ont été confirmés dans 20 pays. Le Luxembourg n’est pas épargné : plusieurs oiseaux sauvages ont été testés positifs, entraînant des mesures strictes dans les exploitations agricoles.

Des poules confinées, des éleveurs sous pression

À Bastendorf, sur l’exploitation Meyrishaff, les poules élevées en plein air ont été rentrées. Le risque de contamination par le virus H5N1 est jugé trop élevé. "Le virus revient chaque année, mais cette fois, il est particulièrement virulent. Le danger est réel", confie un éleveur.

Le moindre contact avec des fientes d’oiseaux sauvages peut suffire à transmettre le virus. Résultat : les interactions avec les volailles sont réduites au strict minimum. Tenue de protection, désinfection systématique… la routine des agriculteurs s’est transformée.

Des animaux privés de leur environnement naturel

Ce confinement affecte aussi le bien-être des animaux. Habituées à picorer en plein air, les poules doivent désormais s’adapter à la vie en intérieur.

Pour compenser, les éleveurs multiplient les astuces : distribution de grains, bottes de luzerne, pierres à picorer… mais l’ennui guette.

"Lorsqu’on leur retire brutalement l’accès à l’extérieur, cela perturbe leur comportement. On fait de notre mieux pour les occuper, mais ce n’est pas comparable à la liberté du pré", explique un responsable d’élevage.

Les oiseaux migrateurs sous surveillance

La douceur des températures retarde la migration des oiseaux, ce qui pourrait aggraver la situation. Les corneilles sont les plus touchées à ce jour, mais les oies, canards et hérons sont également vulnérables.

"Nous n’avons pas de cas dans les élevages domestiques pour l’instant. En revanche, nous avons détecté 12 cas chez les oies cendrées et un chez un héron", indique la Dre Caroline Merten, directrice adjointe de l’ALVA (Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire).

Les autorités appellent à la vigilance : tout oiseau mort ou malade trouvé dans la nature doit être signalé à l’Administration de la nature ou au laboratoire vétérinaire national. Il est impératif de ne pas le toucher.

Transmission à l’homme : un risque faible

La grippe aviaire peut, dans de rares cas, se transmettre à l’homme. "Le risque est très faible pour la population générale", rassure la Dre Merten. "Il devient modéré pour les personnes en contact étroit avec la volaille."

Les professionnels du secteur sont invités à se faire vacciner contre la grippe saisonnière. Aucun vaccin n’existe pour les animaux à ce jour. Les œufs et la viande de volaille restent consommables, à condition d’être bien cuits.

Le reportage en langue luxembourgeoise