Michel Reckinger, le président de l'Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) était l'invité de la rédaction de RTL mardi matin.

Le nouveau gouvernement a compris "que l’argent qu’on veut investir doit d’abord être gagné", a dit le président de l'UEL, qui est lui-même chef d'entreprise. S'il a exprimé ses remerciements au dernier gouvernement pour la bonne collaboration, il estime que la coalition DP-LSAP-Gréng ne laissait pas suffisamment "d'air aux entreprises pour pouvoir travailler".

Dans l'accord de coalition CSV-DP, Michel Reckinger a lu un "nouveau signal". Parce que l'impôt des entreprises va être réduit? Non, répond le président de l'UEL: sa déclaration se base surtout sur "la simplification des procédures". Pas seulement dans la construction, qui est en crise, mais aussi sur la place financière. Il a ainsi indiqué qu'il est par exemple prévu dans l'accord que si des directives sont mises en oeuvre, il ne faut pas en "rajouter une couche".

Selon l'entrepreneur, il faut que des mesures interviennent "immédiatement" particulièrement dans le secteur de la construction. Les avantages fiscaux que prévoient le CSV et le DP pour stimuler l'investissement dans le locatif, ne seront pas suffisants, d'après Michel Reckinger. Il espère que comme l'a annoncé lundi Luc Frieden sur RTL, le gouvernement, les entreprises artisanales et les communes se réuniront autour d'une table. Le président de l'Union des entreprises luxembourgeoises a en effet souligné que l'Etat et les communes sont les plus gros propriétaires de terrains à bâtir, mais qu'ils construisent trois à quatre fois moins de logements que les promoteurs. Il ne faut pas seulement construire davantage parce que le secteur du bâtiment est en crise et que des emplois sont menacés, mais aussi parce que nous avons besoin de beaucoup plus de logements.

D'après Michel Reckinger, la récession, à laquelle le Luxembourg n'échappera pas cette année, est aussi en partie imputable à l'index. Il a expliqué que "les entreprises ont non seulement dû payer les tranches indiciaires, mais qu'elles ont elles-mêmes subi l'inflation", parce qu'elles n'ont pas pu répercuter intégralement la hausse des prix à leurs clients. Sa propre entreprise réalise moins de marge et il a déjà dû licencier du personnel. Si les coûts salariaux constituent un problème, n'est-ce pas le patron qui a le salaire le plus élevé dans l'entreprise? Michel Reckinger a assuré qu'en situation de crise, le patron est le premier à faire les frais des mesures d'économie.

"Il n'y a rien de plus social qu'une entreprise", a assuré le président de l'UEL. En effet, à ses yeux, "une entreprise est portée par ses salariés." Il a qualifié de "changement de paradigme" la prise de décision en commun entre patron et employés. Il est "absolument" possible d'être compétitif et social, selon Michel Reckinger.